
Les avocats Bachir Aazan, Charles Assaad et Jocelyne Karam ont déposé une main courante auprès de la Cour de cassation contre l'ONG Kulluna Irada et ses collaborateurs, les accusant d’avoir mené une campagne politique visant à miner l'économie nationale.
Selon le dossier remis au procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, l'association, qui avait initialement obtenu son agrément “pour exercer dans les secteurs agricole, industriel, artisanal et énergétique, se serait tournée vers la politique, mettant en péril l'économie nationale, sapant la confiance dans les marchés financiers libanais et entraînant la perte de l'argent des déposants”.
Les avocats concluent que “les actions de l'organisation Kulluna Irada relèvent des articles 296, 297, 316 et 319 du code pénal”. Ils demandent à la justice spécialisée d'ouvrir une enquête approfondie sur les membres de l'association et tous les complices, afin de déterminer leurs sources de financement et de prendre les mesures légales nécessaires.
D'après les plaignants, Kulluna Irada incite, depuis 2021, à remettre en cause la solidité de l'économie libanaise via les réseaux sociaux et les médias. L'ONG aurait diffusé de fausses informations sur la faillite des banques et encouragé les citoyens à retirer en urgence leurs dépôts, dans le but de provoquer la panique et de déstabiliser le secteur financier. Les avocats dénoncent également les pressions exercées par l'organisation sur le gouvernement pour cesser le paiement des Euro-obligations, ce qui aurait contribué à une rapide dépréciation de la monnaie nationale.
Par ailleurs, le dossier révèle que l'association aurait utilisé des financements secrets, totalisant des dizaines de millions de dollars, pour alimenter une campagne de dénigrement contre le système bancaire, au lieu d'investir dans les domaines pour lesquels elle avait obtenu son agrément. Le manque de transparence quant à l'identité de ses membres et à l'usage des fonds renforce le caractère suspect de ses activités, assimilées par les plaignants à celles d' “organisations secrètes”.
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