Les efforts de paix au Moyen-Orient prennent de l'ampleur sous l'administration Trump
©Ici Beyrouth

Les efforts des États-Unis pour instaurer une paix durable au Moyen-Orient semblent gagner du terrain, avec des responsables de haut niveau exprimant leur optimisme quant à la possibilité d'accords historiques dans la région.

«Nous aspirons à la paix, nous œuvrons pour la paix, et par la grâce de Dieu, nous y parviendrons, espérons-le, bientôt », a déclaré Massad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump, lors d'une réunion avec l'homme politique israélien Yossi Dagan à Washington, dimanche.

L'administration Trump a fait de la diplomatie au Moyen-Orient un pilier de sa politique étrangère, travaillant activement à consolider les accords passés et à élargir la coopération régionale. Le président a mis un accent particulier sur la normalisation des relations entre Israël et ses voisins arabes, un objectif qui a pris de l'ampleur avec les Accords d'Abraham, conclus lors de son premier mandat.

Trump a confié à son envoyé spécial pour la paix au Moyen-Orient, Steve Witkoff, et à son adjointe, Morgan Ortagus, la mission d'accélérer ces efforts diplomatiques. « Je m'attends à d'excellents résultats, et rapidement », a affirmé Trump, soulignant son engagement en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.

M. Witkoff a joué un rôle essentiel dans l'avancement des initiatives diplomatiques américaines, en particulier en poussant l'Arabie saoudite à rejoindre les Accords d'Abraham. Le mois dernier, il s'est dit optimiste quant à la possibilité que le Liban, voire la Syrie, suivent cette voie, en dépit des tensions persistantes avec les forces soutenues par l'Iran dans ces pays. « Le Liban, d'ailleurs, pourrait se mobiliser et intégrer les Accords de paix d'Abraham, tout comme la Syrie. De nombreux changements profonds sont en train de se produire », a-t-il déclaré lors d'un événement organisé par le Comité juif américain à Washington.

Pendant ce temps, Mme Ortagus a renforcé la position ferme de l'administration contre le Hezbollah, affirmant que le groupe avait subi d'importants revers militaires et ne devrait plus jouer de rôle dans le gouvernement libanais. Lors de sa dernière visite à Beyrouth, elle a appelé au désarmement du Hezb et insisté sur la nécessité pour le Liban de passer d'une dépendance à l'aide internationale à une croissance économique durable.

« Israël a vaincu le Hezbollah, et nous lui en sommes reconnaissants », a déclaré Ortagus après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun au palais de Baabda, le 7 février. Elle a souligné que les États-Unis poursuivraient leurs efforts pour réduire l'influence du Hezbollah au Liban.

Avec Donald Trump déterminé à laisser un héritage de paix au Moyen-Orient et Israël adoptant une posture proactive sur les questions de sécurité, les analystes estiment que d'importantes percées diplomatiques pourraient être imminentes. Hussain Abdul-Hussain, chercheur à la Foundation for Defense of Democracies à Washington, a noté que l'élan en faveur de la paix pourrait bientôt s'étendre au-delà d'Israël et des États-Unis, impliquant potentiellement des responsables libanais.

 

Espoirs de paix entre Israël et le Liban

Selon l'ancien sous-secrétaire d'État pour les affaires du Proche-Orient et ex-ambassadeur des États-Unis au Liban, David Hale, les changements géopolitiques ont donné lieu à une opportunité inattendue pour la paix entre Israël et le Liban, remettant en cause les hypothèses traditionnelles sur la position de Beyrouth.

Historiquement, le Liban était considéré comme peu susceptible d'être le premier État arabe à normaliser ses relations avec Israël, en raison de l'influence syrienne et iranienne, a expliqué M. Hale dans son article intitulé « Il est temps pour la paix israélo-libanaise ». Cependant, avec un Hezbollah affaibli, un régime Assad déchu qui ne contrôle plus les affaires libanaises et un Iran en déclin régional, la possibilité de paix devient de plus en plus réaliste.

Contrairement aux conflits opposant Israël à la Syrie et aux Palestiniens, le Liban ne présente pas de véritables différends territoriaux. Les fermes de Chebaa, souvent invoquées comme point de friction, ont longtemps servi de prétexte au Hezbollah plutôt que de réel obstacle à la paix. Une résolution pourrait être trouvée via un arbitrage international ou sous la supervision des forces de maintien de la paix de l'ONU, permettant ainsi aux négociations d'avancer.

D'après Hale, un accord de paix entre Israël et le Liban inclurait probablement des engagements de sécurité mutuels, une délimitation claire des frontières, la fin des hostilités et une normalisation des relations diplomatiques et économiques. Les avantages économiques pour le Liban pourraient être considérables, attirant des investissements étrangers, relançant le tourisme et apportant une stabilité financière lontemps attendue.

 

Le timing sera crucial pour ces efforts de paix. Les analystes suggèrent qu'avec un Hezbollah affaibli et l'influence régionale de l'Iran en déclin, une fenêtre d'opportunité significative se présente pour faire avancer les négociations diplomatiques. Tout retard pourrait compromettre l'élan créé par ces changements géopolitiques récents.

 

 

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