
Dans une action militaire décisive, les États-Unis ont mené lundi une série de frappes aériennes visant plus de 30 cibles houthies, dont un atelier de réassemblage de missiles balistiques, une usine de fer ainsi que des centres stratégiques de formation et de commandement, dans les districts de Bajel et Al-Salif à Hodeidah, au Yémen. Selon des témoins et des médias locaux, ces installations, réutilisées par les milices houthies à des fins militaires, ont été frappées plus tôt dans la journée.
Le Pentagone a souligné que ces opérations se poursuivront jusqu'à l'atteinte de leurs objectifs, affirmant une position ferme contre les actions jugées inacceptables des forces houthies. Cette approche vise à réduire les capacités militaires des Houthis et à rétablir la stabilité dans cette région en proie au conflit.
Al-Hadath, un média régional de premier plan, a confirmé les frappes aériennes, citant des sources qui ont été témoins de l'événement. L'opération, qui s'est déroulée en peu de temps, souligne les tensions persistantes dans la région et les intérêts stratégiques en jeu.
L'usine a subi des dommages significatifs. Cette installation est considérée comme un atout essentiel pour les forces houthies. Les frappes ciblées reflètent les efforts continus des États-Unis et de leurs alliés pour réduire les capacités militaires de la milice houthie, engagée dans un conflit prolongé avec le gouvernement yéménite et ses partenaires de la coalition.
Le district d'Al-Salif, situé dans le gouvernorat côtier stratégique de Hodeidah, a été un point focal du conflit en raison de sa proximité avec des voies maritimes vitales et de son importance géopolitique régionale. Les dernières frappes aériennes font partie d'une campagne plus large visant à démanteler l'infrastructure militaire des forces houthies, accusées d'exploiter les infrastructures civiles à des fins militaires.
Alors que la situation évolue, les détails concernant l'impact des frappes et le potentiel d'escalade dans la région sont suivis de près par les observateurs internationaux et les autorités locales. Les États-Unis n'ont pas encore publié de déclaration officielle concernant l'opération, et les implications à long terme pour la région restent à déterminer.
Des médias contrôlés par les Houthis ont fait état lundi de nouvelles frappes américaines dans l'ouest du Yémen, après des raids qui ont fait des dizaines de morts et provoqué d'immenses manifestations dans les régions aux mains des Houthis.
"Une frappe de l'agression américaine a ciblé la région de Bajel dans le gouvernorat de Hodeida" et d'autres ont visé une usine d'acier dans la région d'al-Salif, dans le même gouvernorat, a indiqué l'agence de presse des Houthis, Saba.
La chaîne des Houthis, Al-Massira TV, a également rapporté ces frappes, que les États-Unis n'ont pas confirmées.
Des dizaines de milliers de Yéménites avaient manifesté plus tôt dans les principales villes aux mains des Houthis, soutenus par l'Iran, pour dénoncer les frappes américaines de samedi.
"Mort à l'Amérique, mort à Israël", scandait une foule compacte dans la capitale Sanaa.
D'autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des Houthis dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l'ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d'Al-Massira TV.
Le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler "par millions" pour protester contre les raids américains qui ont visé la capitale ainsi que le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen.
Ces frappes ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, selon les Houthis. Elles ont tué, selon Washington, plusieurs chefs des Houthis.
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans la nuit que ses forces "continuaient les opérations" contre les Houthis, sans autre précision.
D'après des médias houthis, Washington a pris pour cible dans la nuit de dimanche à lundi une usine d'égrainage de coton dans la région d'Hodeida et le poste de pilotage du Galaxy Leader, un navire capturé il y a plus d'un an par les Houthis.
Avant l'annonce de l'attaque contre le porte-avions, les Houthis n'avaient plus revendiqué d'attaques depuis le 19 janvier au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l'aide humanitaire destinée au territoire palestinien.
Face à l'escalade, l'ONU a demandé aux États-Unis et aux Houthis "l'arrêt de toute activité militaire".
La Chine a appelé à la désescalade, affirmant que "la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue".
L'Allemagne a affirmé lundi que toutes les réactions aux attaques des Houthis devaient se faire "en accord avec le droit international".
Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles houthis au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.
Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d'habitants dans l'une des pires crises humanitaires, selon l'ONU.
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