
La semaine dernière, Anwar Gargash, conseiller présidentiel émirati, a transmis aux dirigeants iraniens un message du président américain, Donald Trump. Ce dernier propose de reprendre les négociations pour un nouvel accord sur le nucléaire après le retrait américain de l’accord de 2015. “Un accord est préférable à une action militaire”, avertit-il.
Mais l’offre est rejetée par le guide suprême iranien, alors que son ministre des Affaires étrangères, Abbas Arakji, affirmait la disposition de son pays à s’engager dans des négociations sur son programme nucléaire “à condition que Washington lève les sanctions”. L’ultimatum de Trump est limité à cent jours et l’Iran semble avoir opté pour l’escalade, dans l’espoir de renforcer sa position en vue de futures négociations.
Téhéran pourra-t-il compter pour cela sur ses instruments régionaux? Au Liban, le Hezbollah fait profil bas, en dépit du discours pompeux de ses cadres, mais en Syrie, avec le soutien des Gardiens de la révolution et ce qui reste des forces du régime de Bachar el-Assad, il affronte l'armée d’Ahmad el-Chareh, le nouveau dirigeant syrien. Ce groupe essaie, selon des sources diplomatiques, d’envoyer le message suivant à Washington: toute intervention militaire américaine dans la région devra prendre en compte la puissance de l'Iran et son influence en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen.
Mais la Syrie n’est plus réellement sous la coupe de Téhéran. Après la dissolution du PKK par Abdullah Öcalan, Ahmad el-Chareh a signé un accord avec Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), et intégré les institutions civiles et militaires kurdes à l’État syrien. Cet accord, couplé à la réactivité du gouvernement syrien face aux tensions sur le littoral, témoigne d’une implication internationale en faveur d’un projet de paix au Moyen-Orient.
Au Yémen, l’Iran a activé les Houthis (Ansar Allah), qui ont menacé de cibler des navires israéliens et américains en mer Rouge. En réponse, Washington et Tel Aviv ont immédiatement lancé des frappes aériennes sur la capitale Sanaa, sur ordre de Trump, afin de sécuriser les routes maritimes en mer Rouge et d’envoyer un avertissement clair à Téhéran. Le président américain a sans détours menacé l’Iran de représailles.
Au Liban, les autorités attendent de voir l'évolution des négociations entre Washington et Téhéran avant de s’attaquer au dossier des armes du Hezbollah. Selon des sources diplomatiques, que ces pourparlers aboutissent ou non, un compromis sur ce plan semble inévitable, d’autant qu’une nouvelle donne est établie au Liban et dans la région.
Les ministres des Forces libanaises et des Kataëb ont demandé au président Joseph Aoun de convoquer le Conseil supérieur de la défense pour fixer un calendrier de six mois pour le désarmement du Hezbollah. Selon l’opposition, le chef de l’État, ainsi que le Premier ministre Salam misent sur l’initiative de Trump pour éviter toute confrontation avec le tandem chiite.
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