
Une source libanaise de haut niveau, citée par Lebanon Files, a révélé que l’administration du président américain Donald Trump est déterminée à ouvrir une voie diplomatique directe entre le Liban et Israël. Selon cette source, qui a récemment rencontré à Doha l'émissaire américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, Washington est mécontent de la gestion libanaise du dossier des armes du Hezbollah. Il dénonce une approche inefficace et trop accommodante.
Steve Witkoff avait clairement indiqué que les États-Unis allaient exiger du Liban qu'il engage des négociations politiques directes avec Israël. Ces discussions devraient être menées par un représentant civil libanais, tandis qu’Israël serait représenté par son ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, proche du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Selon Steve Witkoff, malgré les frappes répétées qui ont neutralisé une partie des capacités militaires du Hezbollah, la formation pro-iranienne reste capable d'influencer la politique libanaise et de bloquer toute tentative de paix avec Israël.
Conditions américaines
Washington conditionne toute reconstruction du Liban-Sud et des zones sinistrées de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth à une avancée concrète dans les négociations avec Israël.
Les pays du Golfe ont été en outre informés par Washington qu'ils ne pourront pas participer à la reconstruction du Liban-Sud tant qu'un accord avec Israël n’a pas été conclu.
Israël continuera entre-temps d’occuper cinq points frontaliers pendant une année au moins. Il rejette également le principe de toute négociation autour des 13 points frontaliers litigieux avant que le processus diplomatique progresse, conformément aux plans américains.
Les États-Unis insistent, pour leur part, sur le désarmement total du Hezbollah, non seulement au sud du Litani, mais également dans la Békaa et le nord du pays.
L'aide militaire américaine à l'armée libanaise pourrait être suspendue si le gouvernement libanais ne prend pas des mesures concrètes dans ce sens.
À en croire Steve Witkoff, Washington encouragera le Liban à créer une commission de délimitation des frontières terrestres avec Israël et la Syrie, à régler définitivement le dossier de la délimitation de la frontière maritime avec Chypre et à placer le statut des fermes de Chebaa sous la supervision des Nations unies, après un accord global.
Outre le désarmement du Hezbollah, Washington souhaite également une limitation drastique de la présence d'armes dans les camps palestiniens au Liban.
Selon Steve Witkoff, aucune réforme économique ou institutionnelle significative ne sera possible au Liban, sans une coopération totale avec la stratégie américaine dans la région.Le Liban et le Hezbollah, estime-t-il, doivent prendre conscience des nouvelles réalités géopolitiques.
Il faut dire que l'Iran reste au centre des préoccupations américaines. Washington semble vouloir intensifier la pression d'ici juin pour limiter l'influence de Téhéran au Liban.
Selon l'émissaire américain, le Liban doit choisir entre suivre la voie tracée par Washington ou rester prisonnier de l'instabilité politique et économique. Les prochains mois seront déterminants pour savoir si Beyrouth s'engagera sur la voie d’un processus de paix avec Israël ou restera prisonnier de l’immobilisme politique.
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