Gaza: le chef de l'ONU réclame une enquête après la mort d'un employé dans une frappe
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse le jour d'une réunion sur l'avenir des pourparlers de paix bloqués concernant l'île divisée de Chypre, aux Nations unies à Genève, le 18 mars 2025. © Pierre Albouy / Pool / AFP

Le secrétaire général de l'ONU, "choqué" par la mort d'un employé des Nations unies lors d'une "frappe" sur des bâtiments de l'ONU à Gaza, dont Israël a démenti être responsable, a réclamé mercredi une "enquête complète", a indiqué un de ses porte-parole.

Antonio Guterres est "profondément attristé et choqué d'apprendre la mort d'un membre du personnel du Bureau des services des projets de l'ONU (UNOPS) dans une frappe sur deux guesthouses de l'ONU à Deir el-Balah", dans le centre du territoire palestinien, a déclaré Farhan Haq à la presse, précisant que cela portait à au moins 280 le nombre d'employés de l'ONU tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Une source onusienne avait précédemment indiqué à l'AFP que deux personnes avaient été tuées, mais ce n'est pas le cas, a précisé le porte-parole.

En revanche, cinq autres employés de l'ONU ont été gravement blessés, a-t-il précisé, dont l'un se trouve dans une "condition très critique".

"La localisation de tous les locaux de l'ONU est connue de toutes les parties au conflit qui sont tenues en vertu du droit international de les protéger et d'assurer leur inviolabilité", a-t-il insisté. "Le secrétaire général condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète".

Interrogé sur les circonstances, il a indiqué que l'ONU était en train de tenter "d'identifier les causes de l'explosion" survenue mercredi matin.

Mais contrairement à de précédentes informations, il ne s'agit pas de "munitions non explosées" ou d'une mine, mais d'un projectile "tiré ou lâché" sur les bâtiments.

"Nous ne savons pas si ça a été tiré depuis la terre, depuis la mer, depuis les airs", a-t-il noté.

Concernant l'origine du projectile, il a souligné qu'il était trop tôt pour répondre et qu'il faudrait plus d'éléments pour "déterminer les responsabilités".

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza avait annoncé plus tôt dans la journée qu'un travailleur étranger de l'ONU avait été tué dans une frappe israélienne à Deir el-Balah.

Mais l'armée israélienne a démenti avoir bombardé cette zone du territoire palestinien. "Contrairement à ces informations, l'armée israélienne n'a pas frappé un complexe de l'ONU à Deir el-Balah",  a déclaré l'armée dans un communiqué. Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a ajouté qu'il n'y avait eu "aucune activité opérationnelle" de l'armée dans la zone.

"Ce n'était pas un accident", a de son côté déclaré le chef de l'UNOPS, Jorge Moreira da Silva, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Les locaux touchés se trouvaient "dans une zone isolée" et "bien connue", a-t-il souligné, se disant "choqué et dévasté" par la mort de son collègue.

Selon des images de l'AFPTV tournées à Deir el-Balah, trois hommes ont été amenés à l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa de la ville dans une ambulance et dans des véhicules de l'ONU.

Deux d'entre eux étaient blessés au niveau des jambes et un troisième avait un bandage aux deux bras et à l'abdomen, avec des traces de sang sur le torse.

Deux des blessés avaient l'un un gilet pare-balles, l'autre une chemise portant l'inscription "UNMAS", le service de lutte contre les mines des Nations unies.

Interrogé sur la nationalité de l'employé de l'UNOPS tué, Farhan Haq n'a pas fourni de réponse à ce stade, disant seulement penser qu'il s'agissait d'un employé "international".

AFP

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