
Le secrétaire général de l'Association des banques du Liban (ABL), Fadi Khalaf, a souligné que le nouveau gouverneur de la Banque du Liban (BDL) devra relever des défis majeurs, qui représentent néanmoins une opportunité de redresser la trajectoire économique et financière du pays.
Il a insisté sur les espoirs placés dans cette nomination, estimant qu’elle pourrait marquer le début d’une véritable réforme, à condition qu’elle soit accompagnée de mesures réfléchies, d’une gouvernance moderne et d’une vision transparente, indispensables pour rétablir la confiance dans les politiques monétaires et financières.
Dans l’éditorial du rapport mensuel de l’ABL, intitulé “Entre le nouveau gouverneur et le Fonds monétaire international: le début du salut?”, M. Khalaf a affirmé que “la désignation du nouveau gouverneur est une opportunité à ne pas manquer”.
Il a également énuméré les principaux défis qui attendent le nouveau gouverneur de la BDL, parmi lesquels:
- Clarifier le sort des dépôts bancaires à la BDL: une transparence totale est nécessaire pour déterminer la part réellement disponible et utilisable, ouvrant ainsi la voie à un débat rationnel sur la répartition des pertes et à l’élaboration d’un plan de restructuration solide.
- Combler le déficit financier et restructurer équitablement le secteur bancaire: il s’agit de mettre en place une restructuration qui préserve les dépôts des banques et des épargnants, tout en restaurant la confiance dans le système financier grâce à une vision durable et cohérente.
- Renforcer la relation avec le secteur bancaire: instaurer des bases saines et transparentes permettra aux banques de retrouver leur rôle central dans le financement de la croissance économique.
- Maintenir l’arrêt du financement direct du Trésor public: cette politique est essentielle pour préserver les réserves restantes, garantir la stabilité monétaire et limiter l’inflation.
- Protéger l’indépendance des décisions monétaires: il sera crucial de résister aux pressions politiques et aux interférences, afin de renforcer la crédibilité des politiques monétaires et rassurer les marchés.
- Lutter contre l’économie parallèle et sortir du Liban de la liste grise: la restauration de la confiance dans le secteur bancaire passe par une coopération avec le Groupe d’action financière (GAFI) et le renforcement des contrôles et de la transparence pour éviter l’isolement financier du pays.
- Engager une collaboration constructive avec le Fonds monétaire international (FMI): l’élaboration d’un plan de réformes global, conciliant les réalités locales et les exigences internationales, ouvrira la voie à l’afflux d’aides et d’investissements.
Dans ce contexte, la relation avec le FMI demeure cruciale, d’autant que la communauté internationale considère désormais sa coopération comme une condition incontournable pour tout futur soutien. La mission du FMI au Liban a d’ailleurs réaffirmé la nécessité d’une stratégie de réforme globale, incluant la politique budgétaire, la restructuration du secteur bancaire, ainsi que le renforcement de la transparence et de la gouvernance.
De leur côté, les banques ont exprimé à plusieurs reprises leur disposition à s’engager dans un plan de réformes réaliste et équilibré, visant à redresser l’économie tout en garantissant les droits des banques et des déposants, loin des considérations populistes et des décisions arbitraires.
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