Droits de douane : Le Royaume-Uni réagit aux nouvelles taxes américaines
Donald Trump ©Brendan Smialowski / AFP

Le gouvernement britannique a assuré jeudi qu'il n'avait pas l'intention d'"intensifier" les guerres commerciales, après l'annonce de Donald Trump mercredi d'imposer des taxes de 25% supplémentaires sur le secteur automobile, même si le Premier ministre Keir Starmer veut garder "toutes les options sur la table".

Le Royaume-Uni ne "souhaite pas faire quoi que ce soit qui puisse intensifier ces guerres commerciales", a assuré jeudi matin sur la chaîne de télévision Sky News la ministre britannique des Finances Rachel Reeves, interrogée sur l'éventualité d'une riposte de Londres à l'annonce du président américain.

Le Royaume-Uni est actuellement en négociations avec les États-Unis pour tenter de conclure un accord économique qui lui permettrait d'échapper aux droits de douane américains qui s'abattent sur de nombreux pays depuis des semaines.

Pour autant "nous devons toujours faire passer l'intérêt national en premier, et c'est pourquoi j'ai clairement indiqué que, lors de ces négociations et de ces discussions, nous garderions toutes les options sur la table", a précisé le Premier ministre Keir Starmer en début d'après-midi lors d'une conférence de presse à Paris.

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi 25% de taxes supplémentaires sur les automobiles, qui s'appliqueront à partir du 2 avril à "toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis".

"Les guerres commerciales ne profitent à personne. Elles entraîneront une hausse des prix à la consommation, ce qui accentuera l'inflation (...) et compliquera en même temps les exportations des entreprises britanniques", a réagi Mme Reeves.

L'industrie sidérurgique est d'ores et déjà visée par des droits de douane contre lesquels Londres n'a pas promis de riposte, contrairement à l'UE, privilégiant les discussions qui se poursuivent avec Washington sur un accord.

"Nous sommes actuellement en pourparlers approfondis avec nos homologues américains. Nous verrons à quoi cela aboutit la semaine prochaine", a ajouté Mme Reeves.

Un peu plus tôt, l'industrie automobile britannique avait appelé Londres et Washington à trouver "un accord" pour éviter des droits de douane, après l'annonce "décevante" de M. Trump.

Pour sa part, Emmanuel Macron a dit espérer que Donald Trump puisse "revenir" sur sa décision d'augmenter les droits de douane,supplémentaires sur les automobiles fabriquées hors des États-Unis.

"J'espère que peut-être (...), après des annonces qui viendront, le président Trump pourra revenir sur cette décision", a affirmé le président français à l'issue d'une réunion à Paris d'une coalition des États soutenant l'Ukraine. "Ce n'est pas une bonne idée économique", "pas une bonne idée géopolitique" et "pas une bonne idée en termes de moment", car "il y a une forme de paradoxe à voir les principaux alliés des États-Unis être les premiers taxés", a-t-il ajouté.

Depuis sa sortie de l'Union européenne, effective au 1ᵉʳ janvier 2021, Londres rêve de conclure un accord commercial avec Washington.

Donald Trump avait attisé les espoirs britanniques le mois dernier, lors d'une visite du Premier ministre Keir Starmer, assurant que les États-Unis et le Royaume-Uni allaient conclure "un véritable accord commercial dans lequel les droits de douane ne seraient pas nécessaires".

Selon des médias britanniques, Londres pourrait revenir sur sa taxe sur les services numériques, un impôt visant notamment les géants américains de la tech, comme monnaie d'échange pour décrocher un accord.

Le Premier ministre britannique et le président américain ont discuté en début de semaine des "progrès" de ces négociations au cours d'une discussion téléphonique, après une visite à Washington la semaine dernière du ministre britannique au Commerce, Jonathan Reynolds.

Avec AFP

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