Droits de douane: quand la Chine se prend une taxe, et nous un choc à la caisse!
©Ici Beyrouth

Les mesures douanières annoncées par Donald Trump sont désormais en vigueur pour la Chine, et le moins que l'on puisse dire, c’est qu’elles n’épargnent personne. L'une des entreprises les plus touchées par ces taxes supplémentaires est Apple. Et comme tout le monde le sait, la marque à la pomme n’est pas étrangère aux rebondissements économiques mondiaux. Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas l’Apple Store qui est sur la sellette, mais bien le portefeuille des consommateurs.

Le président américain, Donald Trump, a annoncé mercredi qu’il suspendait pour 90 jours ses surtaxes douanières “réciproques”. Mais cette décision ne concerne pas la Chine. Avec l'entrée en vigueur des nouvelles taxes douanières américaines, atteignant un impressionnant 104% pour certains produits chinois, de nombreuses entreprises américaines qui ont longtemps compté sur la Chine pour fabriquer leurs produits sont aujourd'hui confrontées à un dilemme: augmenter leurs prix ou absorber la hausse des coûts? Et bien sûr, c’est le consommateur qui va probablement devoir payer l'addition.

Prenons Apple, par exemple. Le géant de la tech, connu pour ses iPhones et autres gadgets incontournables, se retrouve dans une situation délicate. En raison des nouvelles mesures douanières américaines, la fabrication en Chine devient soudainement beaucoup plus coûteuse. Et comme une partie des iPhones (qu'on ne lâche jamais) est produite en Chine, les prix de ces appareils risquent de grimper en flèche. Apple se trouve confrontée à une situation délicate. Aussi, pour chaque iPhone fabriqué en Chine et vendu aux États-Unis, Apple devra non seulement payer cette surtaxe, mais la hausse des coûts risque de peser lourdement sur le prix final.

Les analystes ne se sont pas fait prier pour prédire ce qui va se passer: l’iPhone 16 SE, l’une des versions les plus abordables, pourrait voir son prix bondir de 43%, passant de 599 à 846 dollars. Pour les versions plus haut de gamme, comme l’iPhone Pro Max 1 To, le prix pourrait atteindre les 2.300 dollars, au lieu des 1.599 dollars habituels. Plus qu’un loyer! Mais attention, Apple n’est pas seule dans cette galère.

Nike, qui produit aussi une bonne partie de ses chaussures en Chine, est dans le même bateau. Les amateurs de sneakers devront probablement se préparer à payer plus cher pour leurs baskets fétiches.

Et si vous pensiez que vous pouviez échapper à l'augmentation en vous tournant vers Dell ou HP pour un nouvel ordinateur portable, détrompez-vous! Ces marques, qui font assembler leurs produits en Chine, risquent également de vous faire payer un supplément pour ces machines dernier cri. Ce n’est pas une mise à jour du système, mais bel et bien du prix!

Microsoft n’est pas épargnée non plus. Les droits de douane pourraient bien transformer une partie de la production de la marque en un produit encore plus cher, et vos consoles de jeu préférées risquent de devenir un luxe réservé à ceux qui n'ont pas de souci avec leur portefeuille.

Et n'oublions pas Tesla! Le constructeur de voitures électriques pourrait voir ses prix grimper si les composants fabriqués en Chine deviennent plus coûteux à cause de ces taxes. Après tout, personne n'aime acheter une voiture électrique aussi chère qu’une petite maison, même si la planète vous en remerciera.

Les autres géants de l’électronique grand public qui aiment assembler leurs produits en Chine risquent aussi de voir les prix de leurs téléviseurs, appareils photo et autres gadgets flamber. Vous rêvez d'un téléviseur dernier cri pour regarder votre feuilleton favori? Il va falloir revoir le budget.

Bref, les produits qu'on achète au quotidien sont autant de cibles qui se prennent une pluie de taxes. Les entreprises vont devoir jongler entre maintenir leurs prix compétitifs et absorber les coûts supplémentaires. Quant à nous, consommateurs, on risque de devoir faire quelques ajustements à notre budget. Peut-être qu’un iPhone à 2.300 dollars, ce n’est pas encore pour tout de suite, mais qui sait? La guerre commerciale a ses règles, et c'est souvent le portefeuille des consommateurs qui en fait les frais.

Apple tente la fuite en avant… mais pas pour longtemps

Il ne faut surtout pas croire que ces entreprises restent les bras croisés. Ainsi, à titre d’exemple, avant même l'entrée en vigueur des taxes, Apple a pris des mesures en envoyant d’urgence des cargaisons d’iPhones par avion-cargo, histoire de créer un stock tampon avant que la surtaxe n’atteigne ses productions. Une opération un peu artisanale, mais efficace à court terme. Et comme l’entreprise ne fait jamais rien à moitié, elle a également investi dans des capacités de production supplémentaires en Inde, où les droits de douane sont “seulement” de 26%, ce qui lui permet de continuer à utiliser des pièces chinoises sans subir les foudres des États-Unis. Mais à un moment donné, la fuite en avant a ses limites.

Produire aux États-Unis? Un pari risqué et... trop cher!

L’idée de produire directement aux États-Unis, comme le souhaite Donald Trump, pourrait sembler séduisante à première vue, mais dans la réalité, cela s'avère bien plus complexe pour les entreprises. Ainsi, un iPhone, ce n'est pas moins de 2.000 composants. Les fabriquer sur le sol américain ferait exploser les coûts de production. Si l’on se fie aux analyses des experts, fabriquer un iPhone aux États-Unis pourrait faire monter son prix à 3.500 dollars. Cela transformerait les prix, déjà assez exorbitants, en inaccessibles, et il serait difficile de convaincre les consommateurs de dépenser autant.

Les entreprises, bien entendu, tentent de négocier. En échange de 500 milliards de dollars d'investissements sur le sol américain, Apple, par exemple, tente de convaincre les autorités de revoir leur copie, mais le jeu du lobbying est toujours aussi délicat dans ce genre de bras de fer. La pression sur l'entreprise est palpable et les investisseurs semblent avoir du mal à digérer cette situation: depuis l’annonce des mesures, l’action d’Apple a chuté de 20%, ce qui est loin d’être anecdotique.

Et au Liban, alors?

Les conséquences de ces mesures douanières ne se limitent pas aux États-Unis. Étant donné l’importance des exportations de ces grandes entreprises et la mondialisation des chaînes de production, les consommateurs libanais risquent, eux aussi, de sentir le coup de la hausse des prix. Si vous avez l'intention de vous procurer des produits américains avec des composants chinois, vous risquez de constater une augmentation significative du prix dès son arrivée sur le marché libanais.

Selon un importateur de produits Apple, ceux-ci devront répercuter cette surtaxe, et la facture pourrait grimper de 30 à 40% pour certains modèles. En d'autres termes, un iPhone qui coûtait environ 1.500 dollars pourrait facilement flirter avec les 2.000 dollars au Liban, une somme non négligeable pour les consommateurs déjà confrontés à une situation économique difficile. Et ce n’est pas tout: les prix des autres produits Apple, comme l'Apple Watch, l'iPad, et même les AirPods, pourraient également suivre la même tendance haussière.

Alors, qu’on le veuille ou non, la guerre commerciale de Donald Trump met sérieusement à mal nos portefeuilles! Les entreprises trinquent aussi, avec des prix qui montent en flèche et une concurrence qui risque de bien en profiter. Alors, préparez-vous à débourser un peu plus pour vos produits fétiches. Mais pas de panique, même si votre compte en banque prend un petit coup, vous pourrez toujours envoyer ce message ultra-important à vos amis via votre tout nouvel iPhone…

Commentaires
  • Lemming:
    2025-04-10 03:31:30 - Si auglentation prix au Liban

    Si l'importateur d'iphone libanais justifie une augmentation de 40% du prix de l'iphone au Liban c'est que c'est un escroc. Les taxes s'appliquent aux consommateurs américains uniquement et apple ne peut pas augmenter son prix de vente sur des taxes américaines en les intégrant au cout de fabrication car il va accélérer la baisse de ses ventes non seulement aux usa mais aussi dans le monde, mais encore les taxes à l'import n'entrent par définition pas dans le coût de fabrication. Encore un moyen pour ce commerçant libanais n'augmenter ses marges en nous prenant pour des cons.