
La ruée vers l'or s'accompagne désormais d'un engouement similaire pour l'argent. Les investisseurs semblent se réorienter massivement vers les métaux précieux, dans un contexte économique mondial perturbé par les fluctuations de la politique tarifaire du président américain, Donald Trump, qui a suspendu mercredi, pour 90 jours, les droits de douane imposés aux autres pays, à l’exception de la Chine.
Que l’on soit un investisseur audacieux, amateur de hauts risques, ou plus prudent et conservateur, le retour vers les métaux précieux, notamment l’or et l’argent, s’observe de plus en plus.
Mais une vérité demeure, quels que soient les temps ou les marchés: diversifier son portefeuille reste la clé d’une stratégie durable et équilibrée.
Thésauriser ou spéculer?
Sur le plan financier, l’or est traditionnellement perçu comme un instrument de thésaurisation, tandis que l’argent est davantage associé à une logique spéculative, explique un joaillier interrogé par Ici Beyrouth souhaitant garder l’anonymat.
Selon lui, l’or joue le rôle de réserve de valeur et constitue une protection contre l’inflation. Autrement dit, l’investisseur en or adopte une stratégie de long terme, prêt à conserver son actif pendant des années, voire des décennies, avant d’envisager une revente.
À l’inverse, l’investissement dans l’argent s’inscrit généralement dans une approche plus opportuniste. L’investisseur mise sur les fluctuations des marchés pour dégager un gain rapide à court terme. Cette logique spéculative s’appuie sur deux caractéristiques majeures de l’argent: sa liquidité plus importante et sa capitalisation plus faible sur les marchés financiers. Moins onéreux que l’or, il attire une clientèle d’investisseurs plus modestes, mais aussi plus active. Ainsi, une simple variation de l’offre ou de la demande peut entraîner une fluctuation significative de son prix.
L’argent, un métal sous-estimé au fort potentiel
Souvent relégué au second plan, l’argent, en tant que métal précieux, possède aujourd’hui un fort potentiel, poursuit la même source. Très utilisé dans les industries de haute technologie, sa demande pourrait croître sensiblement avec l’essor de l’intelligence artificielle.
Selon les prévisions pour le premier semestre de 2025, le prix de l’once se situe autour de 35 dollars, un niveau qui se rapproche de son record historique de 50 dollars l’once, atteint en juin 1980. Cela représenterait un doublement de sa valeur par rapport à son prix d’il y a deux ans, qui avoisinait les 19 dollars l’once.
Contrats à terme: l'effet de levier sur les métaux précieux
Selon une autre source consultée par Ici Beyrouth, l’un des moyens les plus efficaces pour réaliser des gains significatifs sur les marchés des métaux précieux consiste à investir dans des contrats à terme.
À ce niveau, les capacités financières de l’investisseur entrent pleinement en jeu, notamment dans le choix entre un contrat à terme sur l’or ou sur l’argent.
Ainsi, pour un contrat à terme sur l’or, le volume minimal est généralement de 100 onces. Avec un prix de l’once avoisinant les 2.300 dollars, cela représente un montant de 230.000 dollars. En comparaison, le contrat à terme sur l’argent impose un volume minimal de 5.000 onces, soit environ 140.000 dollars si l’once est à 28 dollars.
Toutefois, dans un contrat à terme, l’investisseur ne règle pas la totalité de la valeur du contrat dès le départ. Pour l’or, la marge initiale requise est généralement de l’ordre de 3 à 5% de la valeur totale, tandis que pour l’argent, elle se situe entre 8 et 11%. Ces pourcentages sont bien entendu indicatifs et peuvent varier en fonction des courtiers, des marchés et du climat économique.
Par ailleurs, lorsqu’un marché devient trop volatil ou incertain, il est parfois plus judicieux… de ne rien faire. Comme le rappelle un adage célèbre du monde de la finance: «le cash est roi, soulignant ainsi l’importance stratégique de la liquidité en période de turbulences.
Commentaires