
Le président syrien Ahmad al-Chareh est arrivé mardi au Qatar pour sa première visite officielle dans ce pays du Golfe, principal soutien régional des nouvelles autorités en Syrie, a annoncé l'agence de presse officielle qatarie.
Il a été accueilli à l'aéroport de Doha par l'émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, selon QNA.
Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, avait affirmé plus tôt sur X qu'il accompagnerait M. Chareh dans “sa première visite présidentielle dans le pays qui s'est tenu aux côtés des Syriens depuis le premier jour et ne les a jamais abandonnés”.
Les deux hommes étaient dimanche aux Émirats arabes unis, où ils ont rencontré le président émirati Mohammed ben Zayed, qui s'est dit prêt à soutenir la reconstruction de la Syrie.
Les autorités syriennes cherchent l'aide des riches monarchies du Golfe pour reconstruire le pays dévasté par 14 ans de guerre civile.
Ahmad al-Chareh, à la tête du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a dirigé la coalition de rebelles qui a renversé le 8 décembre le président Bachar el-Assad après une offensive éclair.
Le Qatar avait été l'un des principaux pays, avec la Turquie, à soutenir l'opposition pendant la guerre en Syrie. Contrairement à d'autres pays arabes ces dernières années, il n'a jamais rétabli de relations diplomatiques avec le pouvoir du président déchu.
Joseph Aoun à Doha
Le président libanais, Joseph Aoun, a également quitté Beyrouth mardi pour Doha, a annoncé son bureau, pour une première visite dans ce pays depuis son élection en janvier.
La visite, qui doit se poursuivre jusqu'à mercredi, inclura une rencontre avec l'émir du Qatar “ainsi que des discussions élargies entre les délégations qatarie et libanaise”, selon le palais présidentiel.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, était lundi à Damas où il s'est entretenu avec Ahmad al-Chareh.
Les deux pays voisins cherchent à améliorer leurs relations depuis la chute de Bachar al-Assad, dont le clan a exercé sa tutelle sur le Liban pendant des décennies et a été accusé de l'assassinat de nombreux responsables libanais.
Selon l'analyste Andreas Krieg, le Qatar est devenu “l'interlocuteur le plus important du gouvernement Chareh dans le monde arabe, du moins après la Turquie”.
L'émirat du Golfe pourrait aider à assainir les relations entre Beyrouth et Damas “ce qui est, pour les deux pays, extrêmement important”, a-t-il estimé.
L'émir du Qatar avait été fin janvier le premier chef d'État à se rendre à Damas après l'éviction de Bachar el-Assad.
Le Qatar a été le deuxième pays, après la Turquie, à rouvrir son ambassade dans la capitale syrienne après la fuite d'Assad à Moscou et a plaidé pour une levée des sanctions imposées à la Syrie.
Le riche état gazier, qui s'est engagé à soutenir la réhabilitation des infrastructures syriennes dévastées par la guerre, a annoncé qu'il fournirait à la Syrie 200 mégawatts d'électricité.
Doha finance également l'armée libanaise et s'est engagé à soutenir la reconstruction du Liban après la guerre entre le Hezbollah et Israël.
Avec AFP
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