
Le Conseil des ministres a approuvé, jeudi, la prolongation du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Il s’agit d’une procédure annuelle qui prépare, le vote, en Conseil de sécurité, d’une prorogation de la mission de la force internationale, pour une année supplémentaire, à la demande du gouvernement libanais.
Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour de la réunion du gouvernement qui s’est tenue au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État, Joseph Aoun. M. Aoun et le Premier ministre, Nawaf Salam, ont exposé aux ministres les résultats de leurs visites respectives au Qatar et en Syrie.
Citant le président de la République, le ministre de l’Information, Paul Morcos, a déclaré, au terme de la réunion, qu’une délégation qatarie serait au Liban la semaine prochaine, pour des discussions au sujet du dossier de l’électricité. Toujours selon le chef de l’État, qui a qualifié d’“excellentes” ses discussions à Doha, le Qatar s’est dit disposé à développer le volume de ses investissements au Liban.
M. Morcos a ensuite indiqué que le Premier ministre, Nawaf Salam, a fait savoir, pour sa part, que les nominations diplomatiques et judiciaires “devaient être finalisées dans les plus brefs délais”, soulignant leur importance pour assurer la stabilité et le fonctionnement des institutions. Il a également indiqué que la loi sur l’indépendance de la justice sera inscrite à l’ordre du jour de la prochaine séance du Cabinet, dans le cadre des réformes attendues du système judiciaire.
Concernant les enjeux sécuritaires et stratégiques, le ministre Morcos a précisé que “le dialogue reste ouvert entre le président de la République et toutes les composantes politiques”. Il a affirmé que la question des armes – une référence implicite au Hezbollah – sera également soulevée au sein du gouvernement, conformément à l’engagement pris dans la déclaration ministérielle. Il a également insisté sur l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais.
À ce sujet, le ministre de l’Industrie, Joe Issa el-Khoury, a appelé, au terme de la réunion, à un retrait des armes du Hezbollah dans un délai de six mois, suggérant que ce processus pourrait commencer par les camps palestiniens. Cette proposition, sensible et controversée, s’inscrit dans le cadre du débat national sur la souveraineté et le monopole de l’État sur les armes.
M. Morcos a par ailleurs indiqué que le déploiement de l’armée au Liban-Sud, en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, a été présenté au cours de la réunion.
Commentant les tensions à la frontière sud du pays, il a mis l’accent sur le fait que le déploiement en cours de l’armée libanaise, est “entravé par la présence israélienne sur les cinq points stratégiques et par les violations israéliennes répétées de l’accord de cessez-le-feu de novembre. Selon lui, celles-ci “sont au nombre de 2.700 et ont fait 180 tués, depuis la mise en vigueur du cessez-le-feu”.
Concernant la visite de Nawaf Salam à Damas, M. Morcos a indiqué que ce dernier a abordé avec le président syrien, Ahmad el-Chareh, le dossier de l’extradition des auteurs des attentats à la bombe contre les mosquées Taqwa et Salam à Tripoli, ainsi que celui des personnes impliquées dans l’assassinat du leader druze Kamal Joumblatt et du président Bachir Germayel.
Lundi, M. Salam s’est rendu à Damas pour aborder avec M. Chareh, les questions de la frontière entre les deux pays, des déplacés, des disparus libanais en Syrie, des prisonniers syriens au Liban, ainsi que les accords entre les deux pays.
M. Morcos a, dans ce sens, affirmé qu’il a été question, au cours de la réunion, de reconsidérer l’ensemble des relations entre le Liban et la Syrie, et que le président Aoun a demandé à son homologue syrien de lui communiquer les informations dont son pays dispose sur le stockage de nitrate d’ammonium à l’origine de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020.
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