
Le président de la République, Joseph Aoun, a rejeté mercredi toute ingérence dans les affaires intérieures libanaises et appelé à préserver la stabilité et la sécurité pour l’intérêt de tous les Libanais sans distinction.
Il a tenu ces propos lors d’un entretien à Baabda avec le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth.
M. Aoun a affirmé que «le Liban souhaite coopérer avec l’Iran dans le cadre de la souveraineté et de l’amitié, sur base de respect mutuel», mais a estimé que les propos récents de certains responsables iraniens ne contribuaient pas positivement aux relations bilatérales.
Il a insisté sur le fait que l’amitié entre le Liban et l’Iran «ne doit pas se limiter à une seule communauté ou composante libanaise, mais inclure tous les Libanais». Rappelant que le Liban est «une patrie définitive pour tous ses enfants, chrétiens et musulmans», le chef de l’État a souligné que seules «les institutions constitutionnelles et sécuritaires» sont responsables de la protection du peuple.
«Il n’est permis à aucune partie de porter des armes et de chercher un soutien extérieur contre un autre Libanais», a affirmé M. Aoun. Selon lui, toute menace, qu’elle vienne «de l’ennemi israélien ou d’ailleurs», doit être affrontée dans l’unité, «car l’arme la plus puissante reste l’unité des Libanais».
Pour sa part, M. Larijani a transmis les salutations du président iranien, Massoud Pezechkian, et renouvelé l’invitation à M. Aoun de se rendre à Téhéran. Il a affirmé que l’Iran «ne s’ingère pas dans les affaires internes du Liban», et que les propos qu’il a tenus à son arrivée à Beyrouth reflètent la position officielle de la République islamique».
Téhéran, a-t-il ajouté, «ne souhaite aucune perturbation dans l’amitié ou les relations avec l’État et le peuple libanais» et est prête à aider le Liban «si le gouvernement le souhaite».
À la suite d’une rencontre avec le président de la chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, M. Larijani, a souligné l’importance capitale de l’unité et du succès du Liban, tout en réaffirmant la coopération amicale entre l’Iran et le Liban, «sans insister sur des directives imposant un calendrier précis», en référence à la feuille de route américaine présentée aux autorités libanaises.
Par ailleurs, il a déclaré que la prise de décisions judicieuses au Liban passe par «un dialogue amical et inclusif», estimant que la «Résistance» fait preuve d’«une réflexion profonde et d’un sens stratégique».
M. Larijani a aussi rejeté toute ingérence étrangère, précisant que «les pays ne devraient pas adresser des ordres au Liban depuis l’étranger» et que l’Iran n’intervient pas dans les affaires internes libanaises et respecte les décisions du pays.
Sur le plan militaire, il a assuré que, «si le gouvernement libanais le demande, nous serons bien entendu prêts» à intervenir en cas d’escalade israélienne, tout en soulignant l’importance de préserver et d’estimer la «Résistance» qui, selon lui, fait face à Israël, qu’il a qualifié de «prédateur».
Enfin, au sujet de la reconstruction, il a indiqué que l’Iran «déploierait tous les efforts possibles» et qu’une aide a déjà été fournie.
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