«Simón de la montaña» sacré à Cannes, la différence en force
Erenik Beqiri, Agnes Patron, Agustina San Martin, Chloe Sevigny, Federico Luis Tachella, Vasilis Kekatos, Dekel Berenson, Vanessa Dumont, Nicolas Davenel and Yona. Cannes 2019. ©shutterstock

Le film argentin Simón de la montaña, récompensé à Cannes, explore le handicap mental avec tendresse et réalisme. Federico Luis y célèbre la diversité en plaçant la différence non pas en faiblesse, mais en puissance.  

Premier long-métrage de Federico Luis, Simón de la montaña, en salles mercredi en France, met la différence «en position de pouvoir» en abordant le sujet du handicap mental, après le succès de «Un p’tit truc en plus».

Récompensé en 2024 par le Grand Prix de la Semaine de la critique, l’une des sections parallèles du Festival de Cannes, le réalisateur argentin raconte l’amitié que Simón établit avec un groupe de personnes atteintes de déficience mentale dans une ville des Andes.

Comme «Un p’tit truc en plus» d’Artus, qui a compté plus de 10 millions d’entrées, «Simón de la montaña» met en scène des acteurs eux-mêmes porteurs d’un handicap.

«Je pense que cela vaut vraiment la peine de faire l’effort d’entrer en relation avec des personnes différentes de vous, car vous accédez ainsi à ce qu’il y a de plus beau dans l’être humain, à savoir sa grande ampleur et sa complexité infinie», avait déclaré le réalisateur à l’AFP, lors de la présentation de son film.

«Cette différence ne les met pas dans une position de plus grande vulnérabilité mais dans une position de pouvoir», avait-il ajouté.

La caméra révèle peu à peu une réalité plus complexe qu’il n’y paraît, à commencer par le personnage de Simón lui-même (interprété par Lorenzo Ferro), qui trouve auprès de ses nouveaux amis une forme d’appartenance qui lui manquait, à la surprise de ses parents.

«Simón est un peu un personnage qui semble étranger, dans un univers où tout le monde est différent de lui», avait souligné Federico Luis à Cannes.

Après avoir passé du temps enfant dans les salles d’attente des hôpitaux, avec une mère médecin et un frère atteint d’hémophilie, le cinéaste avait estimé que «c’est peut-être de là qu’est né ce désir d’établir un lien avec les personnes atteintes d’une maladie particulière, qu’elle soit physique ou mentale».

Federico Luis a commencé à se faire un nom dans le cinéma argentin avec «La siesta», un court-métrage présenté en 2019 à Cannes et ensuite récompensé à Toronto et à Buenos Aires.

À l’époque de ce premier film, le réalisateur argentin était connu du public sous son nom complet, Federico Luis Tachella. Mais, avec «Simón de la montaña», il a décidé d’abandonner son nom de famille paternel.

Par Jordi ZAMORA / AFP

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