La convocation du président de la Chambre, Nabih Berry à une séance plénière pour élire un nouveau chef d’État a pris au dépourvu les différents partis politiques, qui voulaient mettre en avant leurs candidats respectifs. Le compte à rebours a été lancé et les tractations pour former des alliances politiques se sont intensifiés.
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris de court toute la classe dirigeante libanaise, mardi matin, en convoquant les députés à une séance qui sera consacrée à l’élection d’un président de la République, le jeudi 29 septembre à 11 heures, moins de vingt-quatre heures après le vote du projet de budget de 2022.
La nouvelle a laissé plus d’un déconcerté, prouvant – pour la énième fois – que M. Berry est indéniablement un fin stratège, qui maîtrise parfaitement les rouages du jeu politique. Occupés par la formation d’un nouveau gouvernement – qui semblait jusque-là imminente – les politiques ne s’attendaient pas à ce blitz, comme le montre l’empressement de certains groupes parlementaires à tenir des réunions de concertations.
Le coup de force de Nabih Berry serait motivé par plusieurs facteurs, comme le rapportent certaines sources, notamment celui de couper l’herbe sous le pied du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui cherche à tout prix à former un gouvernement qui réponde à ses ambitions et à son agenda personnel (monopoliser certains portefeuilles ministériels et gérer les nominations judiciaires et administratives pour ne citer que quelques exemples) avant la fin du mandat de son beau-père, le président Michel Aoun.
Ce rebondissement au niveau de la présidentielle servirait à empêcher le leader aouniste d’imposer les ministres de son choix (afin de faire basculer l’équilibre des forces au sein du Cabinet en sa faveur) et à mettre un terme aux atermoiements au niveau du dossier gouvernemental.
Un autre élément qui aurait aussi poussé le chef du législatif à convoquer la Chambre serait le facteur temps. "Nabih Berry avait planifié ce coup à l’avance", a analysé un élu du bloc aouniste, "pour éviter que certains députés l’accusent de vouloir entraver l’élection présidentielle. Aussi, M. Berry a-t-il choisi de mettre tous les blocs parlementaires face à leurs responsabilités et s’est dédouané dans le même temps vis-à-vis de la communauté internationale en lui montrant qu’il respectait les échéances constitutionnelles", a-t-il ajouté.
Une analyse des faits qui ne concorde pas tout à fait avec celle de Aïn el-Tiné. "Le chef du Parlement a accompli son devoir constitutionnel et attendu que le projet de budget de 2022 soit voté par la Chambre avant de convoquer les députés à une séance parlementaire dédiée à l’élection d’un président", a indiqué une source qui suit le dossier de près. "Nabih Berry souhaitait éviter tout boycott ou report de la séance consacrée au vote du budget, car son premier souci était de faire adopter le budget, une des conditions requises par le Fonds Monétaire International", a-t-elle précisé.
Quoi qu’il en soit, il est peu probable que les 128 députés puissent élire jeudi un nouveau chef de l’État, même si le quorum requis est atteint, car aucun candidat n’obtiendra les 86 voix nécessaires dès la première séance, puisque les alliances politiques dans leurs formes actuelles ne le permettront pas.
Les Forces libanaises tentent tant bien que mal de rallier à leur cause les 13 députés dits du changement, le Parti socialiste progressiste, les Kataëb et les indépendants pour unifier l’opposition afin d’obtenir la majorité au sein de la Chambre lors de l’élection présidentielle. Parallèlement, le Courant patriotique libre, le mouvement Amal, le Hezbollah, le bloc Marada et les députés indépendants proches du 8 Mars œuvrent pour qu’un candidat de leur camp puisse accéder à la magistrature suprême.
En conclusion, il ne reste plus qu’à attendre la séance parlementaire de jeudi pour savoir si le quorum sera réellement assuré et si les blocs parlementaires seront véritablement prêts à élire le successeur de Michel Aoun.
[email protected]
@tyliahelou
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris de court toute la classe dirigeante libanaise, mardi matin, en convoquant les députés à une séance qui sera consacrée à l’élection d’un président de la République, le jeudi 29 septembre à 11 heures, moins de vingt-quatre heures après le vote du projet de budget de 2022.
La nouvelle a laissé plus d’un déconcerté, prouvant – pour la énième fois – que M. Berry est indéniablement un fin stratège, qui maîtrise parfaitement les rouages du jeu politique. Occupés par la formation d’un nouveau gouvernement – qui semblait jusque-là imminente – les politiques ne s’attendaient pas à ce blitz, comme le montre l’empressement de certains groupes parlementaires à tenir des réunions de concertations.
Le coup de force de Nabih Berry serait motivé par plusieurs facteurs, comme le rapportent certaines sources, notamment celui de couper l’herbe sous le pied du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui cherche à tout prix à former un gouvernement qui réponde à ses ambitions et à son agenda personnel (monopoliser certains portefeuilles ministériels et gérer les nominations judiciaires et administratives pour ne citer que quelques exemples) avant la fin du mandat de son beau-père, le président Michel Aoun.
Ce rebondissement au niveau de la présidentielle servirait à empêcher le leader aouniste d’imposer les ministres de son choix (afin de faire basculer l’équilibre des forces au sein du Cabinet en sa faveur) et à mettre un terme aux atermoiements au niveau du dossier gouvernemental.
Un autre élément qui aurait aussi poussé le chef du législatif à convoquer la Chambre serait le facteur temps. "Nabih Berry avait planifié ce coup à l’avance", a analysé un élu du bloc aouniste, "pour éviter que certains députés l’accusent de vouloir entraver l’élection présidentielle. Aussi, M. Berry a-t-il choisi de mettre tous les blocs parlementaires face à leurs responsabilités et s’est dédouané dans le même temps vis-à-vis de la communauté internationale en lui montrant qu’il respectait les échéances constitutionnelles", a-t-il ajouté.
Une analyse des faits qui ne concorde pas tout à fait avec celle de Aïn el-Tiné. "Le chef du Parlement a accompli son devoir constitutionnel et attendu que le projet de budget de 2022 soit voté par la Chambre avant de convoquer les députés à une séance parlementaire dédiée à l’élection d’un président", a indiqué une source qui suit le dossier de près. "Nabih Berry souhaitait éviter tout boycott ou report de la séance consacrée au vote du budget, car son premier souci était de faire adopter le budget, une des conditions requises par le Fonds Monétaire International", a-t-elle précisé.
Quoi qu’il en soit, il est peu probable que les 128 députés puissent élire jeudi un nouveau chef de l’État, même si le quorum requis est atteint, car aucun candidat n’obtiendra les 86 voix nécessaires dès la première séance, puisque les alliances politiques dans leurs formes actuelles ne le permettront pas.
Les Forces libanaises tentent tant bien que mal de rallier à leur cause les 13 députés dits du changement, le Parti socialiste progressiste, les Kataëb et les indépendants pour unifier l’opposition afin d’obtenir la majorité au sein de la Chambre lors de l’élection présidentielle. Parallèlement, le Courant patriotique libre, le mouvement Amal, le Hezbollah, le bloc Marada et les députés indépendants proches du 8 Mars œuvrent pour qu’un candidat de leur camp puisse accéder à la magistrature suprême.
En conclusion, il ne reste plus qu’à attendre la séance parlementaire de jeudi pour savoir si le quorum sera réellement assuré et si les blocs parlementaires seront véritablement prêts à élire le successeur de Michel Aoun.
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