
Les divisions confessionnelles ont une nouvelle fois paralysé le travail parlementaire: le débat sur la parité islamo-chrétienne au sein du conseil municipal de Beyrouth n’a débouché sur aucune décision concrète, renvoyant le dossier en commission.
Le Parlement libanais s’est penché, jeudi soir, sur une proposition de modification de la loi électorale municipale, notamment en ce qui concerne la ville de Beyrouth. Mais la question de la parité islamo-chrétienne au sein du conseil municipal s’est rapidement heurtée à un enjeu de gouvernance locale.
Alors que certains députés – en particulier chrétiens – plaident pour l’instauration de listes fermées garantissant une répartition équitable entre chrétiens et musulmans au sein du conseil (12 sièges chacun), les parlementaires sunnites ont conditionné toute avancée à un changement structurel: le transfert des prérogatives exécutives du mohafez (grec-orthodoxe) au président du conseil municipal, un poste traditionnellement sunnite.
À l’issue de la séance parlementaire de jeudi, aucune des propositions visant à instaurer une représentation équilibrée entre musulmans et chrétiens dans la municipalité de la capitale n’a été adoptée.
Pour tenter de sortir de l’impasse, une commission parlementaire présidée par le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, a été formée. Elle entamera dès aujourd’hui des consultations élargies pour chercher un compromis permettant d’assurer la parité sans modifier les structures fondamentales du système municipal. Mais les chances d’aboutir restent faibles: plusieurs députés musulmans conditionnent toute avancée à un transfert des prérogatives du mohafez de Beyrouth vers le président du conseil municipal, une exigence peut-être irréaliste à court terme.
La séance du matin
Le Parlement avait approuvé, jeudi matin, et avec une majorité de 87 voix, le projet de loi sur la levée du secret bancaire, telle qu’adoptée en commissions mixtes, le 16 avril dernier.
Les députés ont également approuvé le projet de loi sur le Code de la monnaie et du crédit. La Banque centrale a, en outre, été autorisée à émettre des billets de banque en coupures de 500.000 LL et d’un million de livres libanaises, étant donné la dévaluation de la monnaie locale à la suite de la crise économique en 2019.
Plusieurs autres projets de loi à caractère économique, monétaire et social ont été débattus.
Il a été décidé, dans ce contexte, de reporter de deux semaines l’étude du projet de loi relatif à l’augmentation de la contribution du Liban au Fonds monétaire international. Ce report a été entrepris à la demande du Premier ministre Nawaf Salam, sollicité par plusieurs députés qui se sont opposés à l’imposition de charges financières supplémentaires à l’État.
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