
Alors que le pays entame sa sixième année de crise économique, les dernières prévisions mondiales confirment la gravité de la situation.
Une contraction marquée du PIB
Le Liban entre dans sa sixième année de crise économique, avec des indicateurs économiques qui restent au plus bas, selon le rapport sur les perspectives de l'économie mondiale (WEO) publié en avril 2025 par le Fonds monétaire international (FMI). La contraction du PIB se poursuit, et malgré un léger fléchissement de l’inflation et du déficit courant, la situation reste extrêmement précaire.
Le rapport du FMI estime que la contraction du PIB libanais atteindra 7,5% en 2024, un recul bien plus marqué que celui de 0,7% observé en 2023. Cette chute survient après deux années de croissance marginale (1% en 2022 et 2% en 2021), soulignant la gravité de la crise qui secoue le pays depuis 2019. Par ailleurs, la taille de l'économie libanaise, mesurée en termes nominaux, est désormais estimée à 28,28 milliards de dollars en 2024, soit près de la moitié des 50,93 milliards de dollars de 2019, avant l’effondrement financier.
Inflation en recul mais toujours critique
Concernant l'inflation, bien qu'en ralentissement, elle reste extrêmement élevée. Le rapport indique qu’elle aurait chuté à 45,2% en 2024, après avoir atteint des niveaux vertigineux: 221,3% en 2023, 171,2% en 2022, 154,8% en 2021 et 84,9% en 2020. Ce ralentissement est certes un moindre mal, mais il reste bien en deçà de ce que les Libanais pourraient espérer pour redresser leur pouvoir d’achat.
Le déficit courant, bien que toujours préoccupant, a légèrement diminué, passant de 23,9% du PIB en 2023 à 18,2% en 2024, selon les projections du rapport du FMI. Cette amélioration reste notable, mais l'ampleur de la réduction demeure insuffisante pour juguler la crise économique à long terme.
Une région et un monde sous tension
À l’échelle régionale, la croissance économique de la région Moyen-Orient et Asie centrale (Meca) est estimée à 2,4% en 2024, avec des projections révisées à la baisse pour les années suivantes, à 3,0% en 2025 et 3,5% en 2026. Ces révisions successives soulignent la fragilité de la région face aux turbulences économiques mondiales.
Globalement, selon le rapport du FMI, la croissance économique mondiale devrait atteindre 3,3% en 2024, avant de ralentir à 2,8% en 2025, puis de rebondir à 3,0% en 2026. Parallèlement, la trajectoire baissière de l'inflation mondiale devrait se ralentir, avec une inflation mondiale passant de 5,3% en 2024 à 4,3% en 2025, et à 3,6% en 2026.
Le rapport du FMI mentionne également que les États-Unis et la Chine devraient être les plus durement touchés par l’escalade des tensions commerciales, avec une révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2025: -0,9 point pour les États-Unis et -0,6 point pour la Chine. La zone euro connaîtra une baisse, mais moins importante, de 0,2 point de pourcentage.
Enfin, le rapport projette une croissance économique de 4,3% pour les marchés émergents et les économies en développement en 2024, et de 3,7% en 2025.
Des perspectives toujours incertaines
Dans ce contexte, le Liban semble poursuivre sa trajectoire de crise économique, avec des indicateurs qui laissent entrevoir des défis importants pour l'avenir.
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