Les pourparlers irano-américains prévus samedi, officiellement reportés
Le ministre des Affaires étrangères d'Oman, Sayyid Badr Albusaidi, lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 25 septembre 2024 ©CAITLIN OCHS / AFP

L'Iran a annoncé jeudi que le prochain cycle de négociations nucléaires avec les États-Unis a été reporté, après que le médiateur omanais a évoqué des «raisons logistiques» pour justifier ce retard.​

À Washington, la porte-parole du Département d'État, Tammy Bruce, a précisé qu'une réunion à Rome prévue samedi entre les États-Unis et l'Iran n'avait jamais été confirmée. «Nous attendons un autre cycle de négociations qui aura lieu dans un avenir proche», a-t-elle déclaré.​

Les deux pays avaient fait état de progrès lors de trois séries de pourparlers tenus les samedis consécutifs depuis le 12 avril.​

«Le prochain cycle de négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis, qui devait se tenir à Rome samedi… a été reporté», a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, dans un communiqué jeudi.​

Il a précisé que cette décision avait été prise «sur la base de la proposition du ministre omanais».​

Le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr Albusaidi, a évoqué «des raisons logistiques» pour justifier ce report.​

«Pour des raisons logistiques, nous reprogrammons la réunion États-Unis-Iran initialement prévue pour le samedi 3 mai. De nouvelles dates seront annoncées dès qu'elles seront mutuellement convenues», a-t-il déclaré sur X.​

Des diplomates iraniens devaient également rencontrer vendredi à Rome des représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne.​

Cependant, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué à l'AFP à Washington que ces pourparlers n'auront finalement pas lieu.​

«Une réunion technique était prévue avant… (la) réunion entre les États-Unis et l'Iran», a déclaré Barrot lors d'une interview.​

«Puisque cette réunion n'a pas lieu, la réunion technique n'est plus pertinente, du moins à ce moment-là», a ajouté Barrot.​

Lors de son premier mandat, le président américain Trump s'est retiré unilatéralement de l'accord nucléaire de 2015, minutieusement négocié, qui incluait également la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l'Allemagne et la Russie.​

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump a relancé sa politique de «pression maximale» envers Téhéran.​

En mars, il a écrit au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lui proposant des pourparlers mais avertissant d'une possible action militaire si la diplomatie échouait.​

Les gouvernements occidentaux accusent depuis longtemps l'Iran de chercher à acquérir une capacité d'armement nucléaire — une ambition que Téhéran nie systématiquement, insistant sur le fait que son programme est à des fins pacifiques uniquement.​

Malgré les trois cycles de négociations entre l'Iran et les États-Unis, Washington a continué d'imposer de nouvelles sanctions ciblant le programme nucléaire de Téhéran et son réseau pétrolier, la dernière ayant été annoncée mercredi.​

Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné ce qu'il a appelé «l'approche contradictoire des décideurs américains et leur manque de bonne volonté et de sérieux pour faire avancer la voie de la diplomatie».​

Avec AFP

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