Nouvelles révélations sur l’assassinat de Hassan Nasrallah
Le quartier général du Hezbollah, à Haret Hreik, où l'ancien secrétaire général, Hassan Nasrallah, a été assassiné. ©Al-Markazia

Le quotidien panarabe Asharq al-Awsat a publié, lundi, de nouvelles révélations sur l’assassinat de Hassan Nasrallah, ancien secrétaire général du Hezbollah, tué lors d’une frappe israélienne le 27 septembre 2024 à Beyrouth. Selon le journal, l’opération aurait été menée sans coordination préalable avec Washington, suscitant une vive réaction au sein de l’administration américaine.

Toujours selon Asharq al-Awsat, les États-Unis n’auraient été informés que quelques minutes avant l’attaque. Un haut responsable américain, cité par le journal, aurait confié: «Israël se moque de nous et nous fait passer pour des idiots.» Malgré l’irritation de la Maison Blanche, aucune tentative d’opposition n’aurait été engagée pour stopper l’opération.

L'article affirme également que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou aurait longuement hésité avant d’autoriser l’assassinat, ne donnant son feu vert qu’en dernière minute, alors qu’il se rendait à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. L'opération aurait été déclenchée quelques instants après son discours.

Mike Herzog, ancien ambassadeur d’Israël à Washington, aurait recommandé d’informer l’administration Biden pour éviter une crise diplomatique, toujours selon les sources du journal. Netanyahou s’y serait initialement opposé, avant de céder sous la pression du ministre de la Défense Yoav Gallant et des chefs sécuritaires israéliens. Finalement, seul Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, aurait été brièvement alerté, mais n’aurait pas réagi à temps. Lorsqu’il a été informé, sa réaction aurait été particulièrement véhémente: «Vous nous poussez à négocier un cessez-le-feu au Liban, pendant que vous préparez l’assassinat de Nasrallah. Cela nous place dans une position intenable.»

Asharq al-Awsat rapporte que seul le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, aurait été prévenu de façon plus formelle, 15 minutes avant l’opération, par son homologue israélien Yoav Gallant. Ce dernier lui aurait affirmé que la présence de Nasrallah à l’endroit ciblé était «quasi certaine».

D’après la chaîne israélienne Channel 13, l’assassinat de Nasrallah était envisagé depuis la guerre de 2006, mais n’avait jamais été exécuté en raison des risques d’escalade. Cette fois, une opportunité jugée «exceptionnelle» aurait été identifiée: Nasrallah devait participer à une réunion stratégique dans un local sécurisé du Hezbollah à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Il était accompagné du général iranien Abbas Nilforoushan, haut responsable des Gardiens de la révolution.

Le Parisien évoque, pour sa part, le rôle clé d’un espion iranien dans la fuite d’informations cruciales ayant permis de localiser Nasrallah. D’après Channel 11, l’opération aurait reçu l’approbation des principales figures sécuritaires israéliennes, notamment le chef d’état-major Herzi Halevi, le chef du Mossad David Barnea, le chef du Shin Bet Ronen Bar, ainsi que le ministre Gallant.

Toujours selon les mêmes sources, Netanyahou aurait exigé que l’opération soit différée jusqu’à la fin de son allocution à l’ONU. Le discours était prévu à 18h00, heure locale. L’attaque aurait été lancée à 18h20. Quelques minutes plus tard, un message laconique lui aurait été transmis: «Terminé.»

 

 

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