Nouvelles attaques de drones à Port-Soudan, l’ONU alerte sur une « escalade majeure »
De la fumée s'élève après une attaque de drone sur le port de Port-Soudan, le 6 mai 2025. ©AFP

De nouvelles attaques de drones ont été menées jeudi au Soudan, dont une contre une base navale à Port-Soudan, dans l'est, déjà visée la veille, a déclaré une source militaire qui les a imputées aux paramilitaires, en guerre contre l'armée.

Plusieurs sites stratégiques à Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement, avaient déjà été attaqués ces derniers jours par des drones, selon la source militaire qui avait accusé les Forces de soutien rapide (FRS, paramilitaires).

Jeudi, « la milice a lancé une nouvelle attaque de drone contre la base navale de Flamingo » à Port-Soudan, a indiqué la source à l'AFP sous couvert d'anonymat, en faisant référence aux FSR.

Des explosions ont été entendues dans le secteur après la frappe, selon elle.

Port-Soudan, plaque tournante de l'aide humanitaire qui abrite des agences de l'ONU et des milliers de déplacés, est depuis dimanche la cible de frappes que l'armée attribue aux FSR avec des « armes stratégiques et sophistiquées » fournies selon elle par les Émirats arabes unis, qui nient de telles allégations.

La base Flamingo avait déjà été attaquée mercredi par des drones, selon la source.

Ailleurs dans le pays jeudi, les FSR « ont ciblé à l'aide de trois drones les dépôts de carburant qui approvisionnent l'État, provoquant des incendies », à Kosti, dans l'État du Nil Blanc (sud), a ajouté cette même source.

Des frappes avaient endommagé mardi des infrastructures stratégiques à Port-Soudan, notamment l'aéroport civil, le dernier encore opérationnel du pays, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburant à Port-Soudan, principal port du pays.

Ces attaques font craindre une interruption de l'aide humanitaire au Soudan, où la famine a déjà été déclarée dans certaines régions et où près de 25 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire grave.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est déclaré « très inquiet ».

« Cette escalade majeure pourrait conduire à des victimes civiles à grande échelle et à une destruction encore plus grande d'infrastructures critiques », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.

Ces attaques contre « le principal point d'entrée de l'aide humanitaire au Soudan », menacent également d'« augmenter les besoins humanitaires et de compliquer encore plus les opérations d'aide », a ajouté M. Dujarric.

Il a également déploré « le manque de volonté politique des parties de retourner à la table des négociations ».

Depuis avril 2023, le Soudan est dévasté par une guerre opposant le général Abdel Fattah al-Bourhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'État en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné 13 millions de personnes.

AFP

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