
Des policiers se tenaient devant des barrières près des remparts de la Vieille ville, lundi, à quelques heures d'un défilé de nationalistes israéliens en marge de la «Journée de Jérusalem», qui se déroule pour la deuxième année consécutive sur fond de guerre à Gaza.
«Yom Yerushalaïm» («la Journée de Jérusalem» en hébreu) commémore pour les Israéliens ce qu'ils estiment être la «réunification» de la ville en 1967 après la conquête de la partie Est de la ville par Israël.
Chaque année, à l'occasion de cette journée, des milliers de nationalistes israéliens, en majorité religieux, marchent dans les rues de Jérusalem, y compris dans la Vieille ville, occupée et annexée par Israël, en brandissant des drapeaux israéliens, dansant, et chantant.
Dès lundi matin, des groupes de jeunes venus de tout le pays se réunissaient près de la porte de Jaffa, arborant des T-shirts blancs comme c'est souvent le cas pour cette marche, a constaté une journaliste de l'AFP.
Leur marche doit les conduire jusqu'au mur des Lamentations à Jérusalem-Est, dernier vestige du Second Temple, détruit en 70 par les Romains, et le lieu le plus sacré où les juifs sont autorisés à prier.
Les autorités locales peuvent imposer la fermeture des commerces palestiniens dans l'enceinte de la Vieille ville.
Pour de nombreux Palestiniens, ce défilé sous haute surveillance est perçu comme une provocation délibérée.
Chaque année, des incidents émaillent cette marche, notamment dans les rues de la Vieille ville, certains des participants entonnant des slogans racistes.
En 2024, deux journalistes, dont un photographe palestinien, avaient été agressés par des adolescents participant à la marche.
La police se déploie en force
En 2021, le Hamas avait lancé un barrage de roquettes en direction de Jérusalem alors que la marche commençait à se diriger vers la Vieille ville, ce qui a été suivi par une guerre de 12 jours entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ainsi qu'à des flambées de violence en Israël entre juifs et Arabes.
La police a dit dimanche déployer «des milliers» d'agents dans toute la ville pour «assurer la sécurité et la sûreté du public».
La mairie israélienne de Jérusalem a annoncé une série d'événements ayant débuté, comme pour toutes les fêtes du calendrier juif, la veille au soir.
Un drapeau israélien géant a été déployé dimanche soir sur l'esplanade du mur des Lamentations alors que des milliers de visiteurs se pressaient dans les rues de la Vieille ville.
Le gouvernement israélien doit se réunir lundi dans le quartier palestinien de Silwan, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Silwan, en contrebas des murailles de la Vieille ville, abrite un site archéologique juif important, Ir David, à un endroit où la Bible situe la Cité du roi David après sa conquête de Jérusalem sur les Jébuséens.
Depuis juin 1967, la colonisation israélienne, illégale selon le droit international, s'est développée dans la partie Est de la ville, et est régulièrement condamnée à l'international.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible», ce que la communauté internationale ne reconnaît pas, tout comme l'annexion de la partie orientale de la ville, dont des Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Pendant son premier mandat, toutefois, le président Donald Trump a déplacé l'ambassade des États-Unis à Jérusalem après avoir reconnu la ville comme capitale d'Israël.
Dimanche soir, son ambassadeur en Israël, Mike Huckabee, ainsi que la secrétaire d'Etat américaine à la Sécurité intérieure en visite, Kristi Noem, ont brièvement assisté aux commémorations au mur des Lamentations.
La marche de lundi aura lieu pour la deuxième année consécutive sur fond de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque lancée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
La guerre a ravivé les discussions, au sein de la droite israélienne, sur une annexion du territoire palestinien.
Par Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE/AFP
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