Première phase de désarmement palestinien prévue pour le 15 juin
Le 16 mars 2015, des câbles électriques et des drapeaux islamistes sont suspendus au-dessus d’une rue dominée par les factions islamistes dans le camp de réfugiés d’Ain al-Helweh, près de la ville libanaise de Sidon. ©Joseph Eid / AFP

La première phase du processus de remise des armes par les factions palestiniennes débutera le 15 juin prochain dans plusieurs camps de réfugiés. Selon des sources palestiniennes, c’est l’Autorité palestinienne (AP) qui a fixé la date de lancement de cette étape ainsi que les camps concernés: Mar Elias, Chatila et Bourj el-Barajneh à Beyrouth. La deuxième phase est prévue pour le 1er juillet et concernera les camps de Jalil à Baalbeck et de Beddaoui dans le nord du Liban.

De sources libanaises suivant le dossier de près, les autorités de Beyrouth ont exigé que l’opération soit menée dans la transparence la plus totale, sans subterfuges ni délais tactiques, et qu’elle inclue les armes lourdes et moyennes encore fonctionnelles – et non seulement des armes légères ou du matériel obsolète. Toujours selon ces mêmes sources, l’AP aurait donné son accord pour répondre à ces exigences. Des interrogations persistent toutefois sur sa capacité réelle à tenir cet engagement, compte tenu de son autorité limitée sur certaines factions palestiniennes, tandis que d’autres échappent totalement à son contrôle. Le sérieux et l'efficacité de cette première étape ne pourront donc être évalués qu’à partir du 15 juin.

Par ailleurs, les représentants palestiniens ont demandé à bénéficier du droit d’accès à la propriété foncière au Liban, mais la réponse officielle a invoqué la nécessité de légiférer pour ce faire. Ils ont également sollicité un élargissement de leur droit de travailler dans divers secteurs, mais là encore, la réponse a été peu encourageante, vu que ces mesures relèvent de décisions gouvernementales qui ne semblent pas envisagées à court terme.

En revanche, les autorités libanaises ont assoupli l’entrée de matériaux de construction dans les camps, à condition que toute demande soit soumise aux services de sécurité compétents. Si la demande est approuvée, un tiers des matériaux requis pourra être introduit dans un premier temps. Le reste ne sera autorisé qu’après vérification de leur utilisation effective et conforme.

Les camps du sud du Liban – en particulier Aïn el-Héloué, Mieh Mieh, Rachidiyé, Al-Bass et Bourj el-Chemali – n’ont pas encore été intégrés au processus, alors qu’il s’agit des camps les plus lourdement armés et ceux où la diversité des factions palestiniennes est la plus marquée. Le traitement de la question des armes dans ces camps s’annonce donc particulièrement complexe. D’ailleurs, en cas d’échec de la phase initiale à Beyrouth, c’est l’ensemble du processus qui pourrait être remis en cause, avec une responsabilité politique clairement attribuée à l’AP.

 

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