
Les tensions se sont intensifiées mercredi à Yater, après un accrochage entre des soldats de la Finul et des habitants, nécessitant l’intervention de l’armée libanaise.
Selon la chaîne Al Jadeed, l’incident a éclaté lorsque des troupes de la Finul ont tenté d’entrer dans le village de Yater, situé à proximité immédiate de la frontière israélienne. Les résidents auraient bloqué le passage du convoi, poussant les soldats à contourner le village par une autre voie – une manœuvre qui a déclenché une confrontation directe.
Selon des témoins sur les lieux, lorsque des soldats de la Finul ont voulu entrer dans la localité, des habitants ont tenté de les en empêcher. Les soldats ont alors contourné le village et sont entrés par un autre accès, ce qui a provoqué l’accrochage. L’armée libanaise a rapidement demandé des renforts après une tentative de négociation avec la force onusienne, qui a refusé de quitter les lieux.
Les Casques bleus s’étaient installés face au poste militaire israélien de Ramia, un emplacement hautement sensible.
Ce type d’incident n’est pas inédit. Ces derniers mois, plusieurs frictions similaires ont été signalées dans le sud, notamment dans des zones considérées comme des bastions stratégiques du Hezbollah. Des observateurs soulignent que ces confrontations sont souvent utilisées pour renforcer l’influence locale du groupe chiite.
L’escalade de mercredi intervient au lendemain de l’assassinat d’un membre présumé du Hezbollah à Yater, un événement qui aurait contribué à exacerber la tension sur le terrain.
L'armée israélienne a pour sa part déclaré avoir mené une frappe ciblée dans le sud du Liban, tuant un commandant du Hezbollah, responsable du «complexe de Yater», selon un communiqué du porte-parole de l’armée Avichay Adraee publié mercredi.
«Hier, les forces de défense israéliennes ont mené une opération dans le sud du Liban, éliminant le commandant du complexe de Yater au sein de l'organisation terroriste Hezbollah», a annoncé Adraee sur X (anciennement Twitter).
Selon lui, ce responsable avait dirigé plusieurs opérations contre Israël depuis le début de la guerre. «Il avait récemment tenté de reconstruire le complexe, violant ainsi les accords en vigueur» selon M. Adraee.
La Finul dément toute escalade et appelle au respect de son mandat
Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a déclaré mercredi qu’une patrouille de la mission de maintien de la paix avait été brièvement arrêtée dans la matinée par un groupe d’hommes en civil dans la localité de Yater, au sud du Liban, alors qu’elle effectuait une mission planifiée en coordination avec l’armée libanaise.
Tenenti a précisé que la situation était restée calme et que les soldats avaient pu reprendre leur route après environ une demi-heure. Il a démenti les informations circulant dans certains médias selon lesquelles les soldats auraient dégainé leurs armes lors de l'incident.
«Toute entrave aux activités de la Finul est inacceptable et constitue une violation des engagements internationaux du Liban, notamment de la résolution 1701 du Conseil de sécurité», a-t-il souligné. Il a rappelé que la présence des Casques bleus dans le sud du pays s’effectue à la demande du gouvernement libanais, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et en coordination étroite avec les Forces armées libanaises.
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