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- Nucléaire iranien: la proposition de Witkoff pour sortir de l’impasse

L'envoyé spécial du président américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff et le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi ©AFP
Dans l’attente d’un nouveau round de discussions autour du programme nucléaire iranien, l’attention de la communauté internationale se tourne vers Téhéran, qui examine actuellement une proposition américaine transmise par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman.
Cette initiative, formulée par l’envoyé spécial du président américain au Moyen Orient, Steve Witkoff, pourrait déterminer l’issue de la sixième série de pourparlers – dont la date n’a pas encore été fixée – voire celui de l’ensemble du processus de négociation.
Selon des sources diplomatiques citées par le journal koweïtien Al-Jarida, la proposition américaine comprend sept axes majeurs visant à établir un cadre global pour un accord durable. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a confirmé en avoir reçu les grandes lignes, transmises par son homologue omanais lors d’une visite récente à Téhéran.
Parmi les éléments centraux de la proposition américaine figure la création d’une société holding multinationale chargée de superviser l’enrichissement de l’uranium en Iran. Placée sous la tutelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), cette structure réunirait l’Iran, les États-Unis et plusieurs pays du Golfe, dans un effort commun visant à garantir l’usage exclusivement civil de la technologie nucléaire iranienne.
Un autre point majeur prévoit le transfert progressif des installations d’enrichissement vers une île iranienne du Golfe, toujours sous souveraineté de Téhéran, mais accessible à un contrôle international renforcé. Ce dispositif est destiné à dissiper les inquiétudes internationales quant à la transparence du programme nucléaire iranien.
La proposition comprend également une suspension réciproque et progressive des sanctions économiques en échange d’un gel temporaire des activités d’enrichissement nucléaire. Une période de transition d’un an renouvelable serait instaurée, permettant aux deux parties de bâtir la confiance nécessaire à la signature d’un traité global de normalisation des relations.
Ce traité ouvrirait la voie à une coopération économique plus étroite, notamment en facilitant le retour des entreprises américaines sur le marché iranien.
Sur le plan sécuritaire, Washington exige une coopération renforcée en matière d’inspection nucléaire, avec un droit d’inspection permanent sur les sites iraniens suspects. De son côté, Téhéran devra s’engager à apporter des garanties claires quant à l’abandon du développement de missiles à capacité nucléaire.
Au niveau régional, la République islamique devrait cesser tout soutien militaire à des groupes hostiles à Washington et Tel-Aviv, s’engager à utiliser les fonds débloqués à des fins strictement pacifiques, et coopérer à toute initiative de paix au Moyen-Orient.
Enfin, la proposition inclut une clause appelant l’Iran à réévaluer ses alliances stratégiques, notamment en réduisant ses liens militaires avec la Russie et la Chine, et en s’abstenant d’alimenter des conflits tels que celui en Ukraine.
Face à l’ampleur des concessions envisagées, Abbas Araghchi a affirmé que l’Iran répondra à cette initiative «conformément à ses principes, ses intérêts nationaux et les droits de son peuple». Il a également mis en garde l’AIEA et les pays européens contre toute instrumentalisation politique des derniers rapports critiques sur l’Iran, affirmant que Téhéran réagirait avec fermeté à tout comportement jugé inapproprié.
L'Iran a exhorté lundi les États-Unis à fournir des «garanties sur la levée des sanctions qui étranglent son économie. Cette demande iranienne a été formulée alors que le chef de la diplomatie iranienne doit rencontrer lundi au Caire le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il doit s’envoler pour Beyrouth dans la soirée.
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