Syrie: frappes israéliennes après des tirs de roquettes, Damas nie être responsable
Cette photo prise depuis le plateau du Golan annexé par Israël, à la frontière avec le sud de la Syrie, montre de la fumée s’élevant au-dessus du village syrien de Koayiah lors d’un bombardement israélien, le 25 mars 2025. ©Jalaa Marey / AFP

Israël a bombardé le sud de la Syrie dans la nuit de mardi à mercredi, après des tirs vers Israël dont Damas nie toute responsabilité, affirmant qu'elle ne constituerait «une menace pour personne» dans la région.

Selon des médias israéliens, les projectiles tirés mardi étaient les premiers lancés depuis la Syrie vers le territoire israélien depuis la chute en décembre du président Bachar el-Assad, dont la famille était au pouvoir pendant près d'un demi-siècle.

Selon l'armée israélienne, ces tirs sont tombés dans des zones non habitées, sans causer de dégâts, déclenchant les sirènes d'alerte dans le sud du plateau du Golan, territoire conquis par Israël en 1967 et annexé en 1981.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a estimé que le président syrien Ahmad al-Chareh était «directement responsable de toute menace ou de tout tir dirigé contre l'État d'Israël», dans un communiqué de son bureau.

L'armée israélienne a indiqué ensuite, mardi soir, que son artillerie avait frappé le sud de la Syrie, puis, tôt mercredi, que son aviation avait «frappé des armes appartenant au régime syrien dans la région du sud de la Syrie».

L'agence de presse officielle syrienne Sana a fait état mardi soir de tirs d'obus «visant le bassin de Yarmouk, à l'ouest de la province de Deraa».

Plus tard dans la nuit de mardi à mercredi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de «violentes explosions qui ont secoué le sud de la Syrie, notamment la ville de Quneitra et la région de Deraa, à la suite de frappes aériennes israéliennes», sans faire état de victimes.

«Menace pour personne»

«Cette escalade constitue une violation flagrante de la souveraineté syrienne et aggrave les tensions dans la région, alors que nous avons plus que jamais besoin d'apaisement et de solutions pacifiques», a réagi le ministère syrien des Affaires étrangères.

Via un communiqué de son bureau de presse rapporté par l'agence officielle Sana, le ministère a assuré ne pas pouvoir «confirmer la véracité» des tirs ayant visé Israël, estimant «que de nombreuses parties cherchent à déstabiliser la région pour servir leurs propres intérêts».

«Nous réaffirmons que la Syrie n'a jamais été et ne sera pas une menace pour personne dans la région. La priorité absolue dans le sud syrien est d’étendre l'autorité de l'État et de mettre fin à la présence des armes en dehors du cadre des institutions officielles», a-t-il poursuivi.

Après le renversement de Bachar el-Assad par une coalition de rebelles islamistes, Israël a déplacé ses forces dans la zone démilitarisée contrôlée par les Nations unies sur les hauteurs du Golan et mené des centaines de frappes contre des cibles militaires en Syrie.

Israël affirme que ses frappes visent à empêcher que certaines armes ne se retrouvent entre les mains des nouvelles autorités syriennes, qu'il considère comme jihadistes.

Dans un communiqué publié dimanche, l'armée israélienne avait déclaré poursuivre ses «opérations défensives dans le sud de la Syrie», afin de «démanteler les infrastructures terroristes et de protéger les habitants du plateau du Golan».

La Syrie et Israël sont techniquement en guerre depuis 1948.

Les États-Unis, qui ont récemment annoncé lever les sanctions économiques imposées à la Syrie, pressent les nouvelles autorités islamistes de normaliser leurs relations avec Israël, mais, malgré des discussions indirectes, l'option semble encore lointaine, estiment des experts.

AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire