Jane B. éternelle, Birkin éternel: l’histoire d’une icône à l’enchère
Sacs Birkin d'Hermès exposés lors d'une présentation à la presse pendant la Luxury Week, chez Christie's, à New York, le 4 juin 2021. ©Ici Beyrouth

Le tout premier sac Birkin, conçu pour Jane Birkin, en 1984, par Hermès, sera la pièce maîtresse mise en vente à Paris, le 10 juillet, par Sotheby’s. Ce prototype rare, emblématique du luxe, se distingue par ses détails uniques et fera partie de la vente Fashion Icons. Icône de la mode et muse intemporelle, Jane Birkin a inspiré ce sac devenu légendaire.

Le tout premier sac Birkin, créé en 1984 par Hermès pour Jane Birkin, sera mis aux enchères à Paris le 10 juillet par Sotheby's. Ce prototype unique, en cuir noir et gravé des initiales J.B., possède des caractéristiques originales comme une bandoulière fixe, des anneaux métalliques fermés et même un coupe-ongles intégré. Exposé à New York puis à Paris, il sera la pièce phare de la vente Fashion Icons, aux côtés de créations signées Dior, Galliano, Mugler et McQueen.

L'historique du fameux sac Birkin d'Hermès remonte à 1984. Il est le fruit d'une rencontre fortuite à bord d’un avion Paris-Londres entre l’artiste Jane Birkin et Jean-Louis Dumas, alors directeur artistique et président d’Hermès.

La jeune maman de Charlotte Gainsbourg, qui affichait un style décontracté, transportait alors une multitude d’objets dans un panier d’osier ou un sac cabas. Pendant le vol, son sac s’est ouvert et son contenu s’est répandu sur le sol de l’avion. Jane Birkin a manifesté sa frustration de ne pas trouver un sac assez grand pour être pratique et élégant à la fois, spécialement conçu pour les jeunes mères. C’est alors que Jean-Louis Dumas lui a proposé de lui concevoir son sac rêvé. Jane Birkin a dessiné le croquis initial dans l’avion, sur un sac à vomi, exprimant son souhait d’avoir un sac quatre fois plus grand que le sac Kelly, mais quand même plus petit qu’une valise.

Jean-Louis Dumas n’a pas flanché. Quelques années plus tard, le sac Birkin d’Hermès est né. Reconnaissante, Jane Birkin l'a porté régulièrement pendant longtemps. Elle semblait amusée du culte autour du sac et de sa propre image. Pour elle, son premier but était la praticité; elle l’a bel et bien personnalisé en y attachant des perles et des autocollants, lui imposant la marque de sa personnalité élégante et bohème, douce et assertive à la fois.

Le sac Birkin, classe et pratique, se distingue premièrement par son design: deux anses, une forme cabas, un rabat avec fermoir à cadenas et une clochette-clé. Chaque sac est conçu à la main par un artisan différent dans les ateliers d’Hermès en France, et le façonnage d’un seul sac peut prendre entre 15 et 48 heures de travail.  Chaque sac est confectionné à la main, par un seul et même artisan, au point sellier. Il se distingue ainsi par une technique de couture infaillible, la qualité des matières premières, les cuirs luxueux et un savoir-faire unique. Par ailleurs, le sac Birkin est l'un des rares articles de mode qui peut prendre de la valeur après son achat, devenant ainsi un investissement recherché par les collectionneurs.

Éternelle Jane B.

Symbole d’une période de nonchalance et de cran, Jane Birkin était l’Anglaise authentique qui avait conquis le cœur et l’âme de la France, devenant la «French girl chic». Le sac Birkin reflète l’association d’une marque de luxe française par excellence avec l’artiste. Mais pour les Français, c’était une chose entre autres. Pour elle aussi, d’ailleurs. Un jour qu’elle marchait dans la rue, abordée par des gens qui la saluaient familièrement et à qui elle répondait en souriant, on lui a demandé où elle avait acheté son sac Birkin. Elle répondit que c’était elle, Birkin, et que le sac n’était qu’elle. En effet, il renvoyait son look effortless, son image anticonformiste, simple et sophistiquée, libre et libérée. Jane Birkin a donné de la valeur au T-shirt blanc, au jean évasé standard, aux pulls en maille ou aux chemises d'homme souvent empruntées à Serge Gainsbourg, devançant la théorie du genre. Portés par elle, ces vêtements de tous les jours devenaient soudain symboles de mode et de haute couture. Même la naked dress, aujourd’hui bannie des tapis rouges de Cannes, avait été la marque déposée de Jane. Le duo mythique qu’elle formait avec Gainsbourg, désinvolte et fusionnel, affichait une «provocation constante», comme dirait Marguerite Duras, dans le brut de l’amour, la fragilité et la puissance, mais surtout, dans le toupet de l’art.

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