
Le président du Parlement iranien a déclaré dimanche que la récente proposition américaine en vue d'un accord sur le programme nucléaire de Téhéran n'incluait pas la levée des sanctions économiques contre l'Iran, ont rapporté les médias d'État.
Mohammad-Bagher Ghalibaf s'est exprimé alors que les pourparlers sur le nucléaire, engagés en avril via une médiation omanaise entre les deux ennemis de longue date, marquent le pas.
«Le fait que le plan américain ne mentionne même pas la levée des sanctions montre clairement que le comportement des États-Unis (...) est contradictoire et manque d'honnêteté», a déclaré M. Ghalibaf, selon une vidéo diffusée par la télévision d'État.
«Aucune logique rationnelle ne peut accepter un tel accord unilatéral et imposé», a-t-il poursuivi, estimant que le président américain devrait «changer d'approche s'il cherche vraiment un accord».
La semaine dernière, l'Iran avait dit avoir reçu des «éléments» d'une proposition américaine d'accord à l'issue de cinq cycles de négociations.
Téhéran réclame la levée des sanctions asphyxiant son économie en échange de garanties que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques.
Mais les États-Unis et leurs alliés occidentaux accusent depuis longtemps la République islamique de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce qu'elle a toujours nié.
Les négociations en cours achoppent notamment sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis demandent que l'Iran y renonce totalement, ce à quoi Téhéran se refuse, défendant ce qu'il dit être son droit en vertu du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire.
Le président américain, Donald Trump, qui a relancé sa campagne de «pression maximale» sur l'Iran depuis son retour au pouvoir en janvier, a déclaré à plusieurs reprises que l'Iran ne serait pas autorisé à enrichir de l'uranium dans le cadre d'un accord potentiel.
L'Iran «ne demandera à personne la permission de continuer à enrichir de l'uranium», a déclaré mardi son principal négociateur, le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi. Il a pointé une offre américaine comportant «de nombreuses ambiguïtés».
Et mercredi, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a qualifié la proposition américaine de «100 % contraire» à la volonté iranienne d'indépendance et autosuffisance.
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est le seul État non doté d'armes nucléaires au monde à enrichir de l'uranium à hauteur de 60 %, s'approchant du seuil de 90 % requis pour fabriquer une bombe atomique.
Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA doit se réunir à Vienne à la fin du mois pour discuter des activités nucléaires de l'Iran.
AFP
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