Opération «Rising Lion»: Israël mène des frappes massives en Iran, Téhéran promet une riposte
©Photo d'archives

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a mené une série de frappes aériennes massives sur plusieurs sites en Iran, dans le cadre d’une opération baptisée «Lion dressé». Selon l’armée israélienne, l’aviation a réalisé jusqu’à présent cinq vagues d’attaques dans différentes régions du pays.

Cibles multiples et pertes iraniennes

Ces raids visent des dizaines de cibles, incluant des installations militaires et nucléaires, notamment le site d’enrichissement d’uranium de Natanz, situé au centre de l’Iran. Cette installation a été frappée à plusieurs reprises, laissé s’échapper une épaisse fumée noire visible à la télévision d’État iranienne.

Les frappes auraient tué plusieurs hauts responsables militaires et scientifiques iraniens. Parmi eux figurent le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution,  ainsi que le général Gholam Ali Rachid. Le chef d'état-major iranien, le général Mohammed Bagheri, a également été tué, selon la télévision d'État. Deux scientifiques du programme nucléaire iranien, Mohammad Mehdi Tehranchi et Fereydoun Abbasi, auraient également été éliminés. Les médias d’État iraniens ont également rapporté de fortes explosions à Téhéran, signalant des morts dans des immeubles résidentiels et des incendies dans le centre de commandement des Gardiens de la révolution.

Israël affirme que ces frappes ont été rendues possibles grâce à un renseignement «révolutionnaire» obtenu au cours de l’année écoulée, avec la mise en place d’unités spécifiquement dédiées à l’Iran et à la préparation d’une frappe de grande ampleur. Après les frappes d’octobre dernier sur des sites iraniens, l’armée israélienne a concentré des efforts sans précédent sur un «coup d’ouverture» visant des hauts responsables militaires et scientifiques iraniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que cette opération pourrait durer «autant de jours que nécessaire», et qu’elle vise à «repousser la menace iranienne contre la survie même d’Israël». Le ministre de la Défense, Israël Katz, a instauré l’état d’urgence sur tout le territoire israélien, avertissant d’une riposte imminente par missiles ou drones. L’aéroport international Ben Gourion à Tel Aviv a été fermé jusqu’à nouvel ordre, tandis que les défenses anti-aériennes israéliennes sont en alerte maximale.

«Sort amer» à Israël

De son côté, l’Iran a fermé son espace aérien et suspendu les vols à l’aéroport international Imam-Khomeini. La télévision iranienne affirme que le système de défense anti-aérienne fonctionne à «100% de sa capacité». L’Irak, voisin de l’Iran, a également fermé son espace aérien et suspendu le trafic dans tous ses aéroports.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a condamné les frappes, affirmant qu’elles révèlent la «nature abjecte» d’Israël, affirmant que ce dernier s’est réservé un «sort amer qu’il subira à coup sûr». Le Corps des Gardiens de la révolution a promis une «réponse dure et regrettable», assurant que cette attaque ne resterait pas sans représailles.

Accusations et réactions américaines

Du point de vue diplomatique, l’Iran accuse les États-Unis d’avoir soutenu Israël dans cette opération – ce que Washington dément fermement. Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a déclaré que les frappes israéliennes ont été menées unilatéralement et que la priorité américaine est de protéger ses forces dans la région. Il a averti l’Iran de ne pas cibler les intérêts américains.

La communauté internationale suit la situation avec inquiétude. Le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a qualifié les frappes israéliennes d’«évolution vraiment indésirable». Par ailleurs, Donald Trump a annoncé la convocation d’une réunion du Conseil de sécurité nationale américain pour évaluer la situation. Il avait auparavant averti qu’un «conflit massif» au Moyen-Orient était possible si les négociations sur le programme nucléaire iranien échouaient.

Confirmation de l’AIEA

Cette offensive israélienne intervient alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) surveille la situation. Elle confirme que le site d’enrichissement de Natanz figure parmi les cibles touchées et reste en contact avec les autorités iraniennes concernant les niveaux de radiation.

L’attaque a provoqué une forte hausse des prix du pétrole, qui ont grimpé de plus de 7%, atteignant leur plus haut niveau en plusieurs mois, en raison des craintes de perturbations dans l’approvisionnement mondial.

Oman condamne une «escalade dangereuse»

Le sultanat d'Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans leurs discussions sur le programme nucléaire de Téhéran, a condamné les frappes israéliennes sur l'Iran, les qualifiant «d'escalade dangereuse» menaçant les efforts diplomatiques.

Oman considère «cet acte comme une escalade dangereuse» et «appelle la communauté internationale à adopter une position claire et ferme pour mettre fin à cette approche dangereuse, qui menace d'exclure les solutions diplomatiques et de compromettre la sécurité et la stabilité de la région», a rapporté l'agence de presse officielle.

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