Les Bourses européennes chutent, le pétrole s’envole, l’or se renforce face aux tensions géopolitiques au Moyen Orient
Israël VS Iran ©Charly Triballeau / AFP

Les Bourses européennes ont ouvert en forte baisse vendredi face au regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient après qu'Israël a mené "des dizaines" de frappes aériennes contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires.

Dans les premiers échanges, Paris chutait de 1,27% et Francfort de 1,47%. Londres (-0,66%) baissait moins fortement, en raison de la hausse de ses valeurs pétrolières, portées par l'envolée des prix de l'or noir, l'Iran figurant parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde.

Dans le même temps, les cours du pétrole se sont envolés vendredi de quelque 12% après les frappes aériennes menées par Israël contre l'Iran, qui font redouter des perturbations sur les approvisionnements d'or noir, plombent les Bourses asiatiques et poussent l'or, valeur refuge.

Le pétrole flambe

Vers 06H30 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 7,82% à 73,36 dollars, après s'être envolé de plus de 12% en milieu d'échanges asiatiques, se hissant à 77,62 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord grimpait lui de 7,19% à 74,33 dollars, après avoir flambé de quelque 11%.

Le marché a été propulsé par l'annonce des frappes aériennes qu'Israël a menées vendredi contre des sites militaires et installations nucléaires iraniens.

Or, l'Iran figure parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde.

«La réévaluation des primes de risque géopolitique ne fait que commencer (...) Si l'Iran se retient, on pourrait avoir un soupir de soulagement des marchés» mais une forte réplique de Téhéran contre Israël «pourrait redéfinir les scénarios macroéconomiques pour le reste de l'année» et un emballement de la confrontation aurait «des implications mondiales», a réagi Stephen Innes, de SPI Asset Management.

Le marché pétrolier avait déjà été porté ces derniers jours par les tensions géopolitiques entre l'Iran et les États-Unis, avant de nouveaux pourparlers attendus entre les deux pays autour du programme nucléaire iranien.

En cas d'escalade impliquant l'Iran, «le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz», avertissait jeudi Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Selon lui, «si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux».

L'agence de sécurité maritime britannique (UKTMO) avait elle-même lancé dès mercredi un avertissement au secteur maritime concernant un risque accru dans le golfe Persique, le golfe d'Oman et en particulier le détroit d'Ormuz.

Les experts de JPMorgan avaient averti plus tôt dans la semaine qu'un «scénario du pire» au Moyen-Orient pourrait propulser le cours du baril à 130 dollars.

«Nous sommes de retour dans un environnement d'incertitude géopolitique accrue, maintenant le marché pétrolier en haleine et l'obligeant à intégrer une prime de risque plus élevée face aux perturbations potentielles de l'offre», commente Warren Patterson, d'ING Groep NV, cité par Bloomberg.

Dollar, Bourses et bitcoin sous pression, l'or en bonne posture

«Les investisseurs sont désormais confrontés à la perspective de deux guerres et d'un conflit commercial persistant, ce qui les incite à réévaluer les risques: le prix de l'or s'envole, les actions sont sous pression et le dollar s'apprécie à nouveau», note Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

"La situation dépend désormais de la réponse de l'Iran. Personne ne souhaite une conflagration plus vaste au Moyen-Orient, mais le risque a sensiblement augmenté en raison des récents développements", insiste-t-il.

Devant le regain de tensions géopolitiques, l'or jouait ainsi son rôle habituel de valeur refuge: vers 06H30 GMT, il grimpait de 1,17% à 3.425 dollars l'once.

Sur le marché des devises, «on voit un certain revirement au détriment des monnaies jugés plus risquées, avec un regain d'appétit pour les actifs jugés plus sécurisés, comme l'or, le yen japonais et le franc suisse», abondait Michael Wan, de MUFG.

Le dollar se stabilisait par rapport à la devise nippone, à 143,58 yens pour un dollar, après avoir nettement reculé en cours d'échanges asiatiques.

Lui aussi victime de l'aversion pour le risque, le bitcoin trébuchait de 1,93% à 103.964 dollars.

Les marchés d'actions, jugés moins sûrs, souffraient également, d'autant que les investisseurs restent hantés par l'incertitude entourant les surtaxes douanières des États-Unis.

À la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en repli de 0,88% à 37.834,25 points, et l'indice élargi Topix en baisse de 0,95% à 2.756,47 points.

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