Iran-Israël: bilan à la mi-journée
De la fumée s’élève pour le deuxième jour consécutif du dépôt pétrolier de Shahran, au nord-ouest de Téhéran, le 16 juin 2025. ©ATTA KENARE/AFP

Lundi, des médias iraniens ont rapporté une nouvelle frappe israélienne sur l’ouest du pays, ciblant un bâtiment de la municipalité de Musiyan dans la province d’Ilam. La veille, plusieurs missiles iraniens avaient franchi l’espace aérien jordanien pour frapper Jérusalem, Bnei Brak et Petah Tikva, causant la mort de huit personnes selon l’armée israélienne et faisant plus de 90 blessés.

Des dégâts importants ont été signalés dans un hôpital de l’ouest iranien, selon l’agence Tasnim. Des images diffusées par Fars montrent des plafonds effondrés et des vitres brisées dans les chambres des patients.

L’armée israélienne affirme avoir détruit environ un tiers des lanceurs de missiles sol-sol de l’Iran grâce à des frappes aériennes impliquant plus de 50 appareils. Le porte-parole militaire, le général Effie Defrin, a déclaré que l’État hébreu avait atteint «la supériorité aérienne» en Iran. Israël indique également avoir ciblé vingt bases des forces Al-Qods des Gardiens de la révolution et tué quatre responsables des renseignements iraniens, dont le chef du service concerné.

Démentis et inquiétudes autour des installations nucléaires

Alors que des inquiétudes grandissent sur la sécurité des installations nucléaires iraniennes, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a précisé lundi qu’aucune preuve n’indiquait une attaque physique sur les parties souterraines du site d’enrichissement de Natanz. En revanche, une coupure de courant pourrait avoir endommagé certaines centrifugeuses, a-t-il averti.

L’Iran a exhorté l’AIEA à condamner formellement les frappes israéliennes sur ses infrastructures nucléaires lors d’une réunion d’urgence de l’agence à Vienne. Téhéran accuse Israël de violer gravement les normes internationales et appelle à tenir l’État hébreu responsable.

Diplomatie et position des puissances mondiales

Le Kremlin a annoncé que ses propositions antérieures, incluant le stockage de l’uranium iranien en Russie, restent valables malgré l’aggravation de la situation. «Les hostilités compliquent les efforts de médiation», a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov.

De son côté, la Chine a appelé les deux parties à la retenue. Pékin exhorte Téhéran et Tel-Aviv à prendre immédiatement des mesures pour désamorcer les tensions et créer les conditions d’un retour à la table des négociations.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé quant à lui, lundi, que la Turquie joue un rôle de médiateur dans la crise opposant l’Iran et Israël, a annoncé son bureau à l’issue d’un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Masoud Pezeshkian.

«La Turquie est prête à jouer un rôle de facilitateur en vue d’un arrêt immédiat du conflit et d’un retour aux négociations sur le nucléaire», a déclaré Erdogan, selon le compte-rendu officiel de la présidence.

Pressions intérieures et européennes

En Iran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a indiqué que le Parlement travaille sur une proposition de retrait du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Téhéran réaffirme cependant son opposition aux armes de destruction massive. Baqaei a également dénoncé le silence de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni face aux frappes sur Natanz, les appelant à condamner clairement «les crimes du régime sioniste».

Sur le plan intérieur, le chef du pouvoir judiciaire iranien a promis des procès rapides pour les personnes arrêtées pour collaboration présumée avec Israël, au nom de la sécurité nationale en temps de guerre.

 

 

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