Frappes américaines contre l’Iran: premières réactions internationales
La Maison Blanche vue à Washington, DC, le 21 juin 2025, après l'annonce du bombardement par les États-Unis de sites nucléaires en Iran et avant que le président américain Donald Trump ne s'adresse à la nation. ©Mandel NGAN / AFP

Les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens, survenues dans la nuit de samedi à dimanche, ont provoqué une vague de réactions internationales, entre soutien, condamnation et appels à la désescalade.

 

Israël

Dans un message télévisé préenregistré, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a remercié le président Trump pour son aide à instaurer «la paix par la force». Cette déclaration est intervenue moins de deux heures après les frappes américaines menées contre trois sites nucléaires iraniens, dont celui de Fordo.

«Merci au président Trump», a-t-il déclaré.  Avant d’ajouter: «Trump a agi pour empêcher le régime le plus dangereux de se doter des armes les plus dangereuses au monde». Il a ensuite salué «le leadership» de Trump, qui selon M. Netanayahou a permis «de créer un moment historique qui peut contribuer à orienter le Moyen-Orient vers la paix et au-delà vers un avenir meilleur».

 

Le président israélien Isaac Herzog a également remercié les États-Unis de Donald Trump, disant espérer que cette action contribuerait à la libération rapide des otages encore retenus dans la bande de Gaza.

Saluant dans cette attaque un triomphe des «principes de liberté, responsabilité et sécurité», M. Herzog a souligné que «cette décision courageuse bénéficie à la sécurité et à la sûreté du monde libre tout entier [et] j'espère qu'elle conduira à un meilleur avenir pour le Moyen-Orient et [contribuera] à la libération, urgente, de nos otages en captivité à Gaza».

Iran

Les attaques américaines contre des sites nucléaires en Iran «auront des conséquences éternelles», a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

«Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles», a écrit M. Araghchi sur X, dénonçant le «comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel» des États-Unis. «L'Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple», a-t-il ajouté.

Les attaques «n'arrêteront pas» les activités nucléaires de l'Iran, avait auparavant affirmé, de son côté, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, qualifiant ces bombardements d'«acte barbare».

«Aujourd'hui à l'aube, les sites nucléaires du pays à Fordo, Natanz et Ispahan ont été attaqués par les ennemis de l'Iran islamique dans un acte barbare en violation du droit international», a déclaré l'organisation dans un communiqué publié par les médias d'État. «Malgré les complots maléfiques de ses ennemis », l’Iran «ne permettra pas que le développement de cette industrie nationale soit stoppé», a-t-elle ajouté.

États-Unis

Un haut responsable démocrate à la Chambre des représentants a vivement critiqué la décision de Donald Trump, l’accusant de précipiter les États-Unis vers la guerre.

«Le président Trump a induit le pays en erreur sur ses intentions, n’a pas sollicité l’autorisation du Congrès pour recourir à la force militaire, et risque d’engager les Américains dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient», a déclaré Hakeem Jeffries dans un communiqué. 

L'Arabie saoudite

L'Arabie saoudite a exprimé sa «grande préoccupation» après les frappes américaines contre des installations nucléaires clés en Iran.

«Le Royaume d’Arabie saoudite suit avec une grande préoccupation les développements en République islamique d’Iran, pays frère, notamment le ciblage des installations nucléaires iraniennes par les États-Unis d’Amérique», a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.

«Il souligne la nécessité de déployer tous les efforts possibles pour faire preuve de retenue, désamorcer les tensions et éviter toute escalade », a ajouté le communiqué, appelant la communauté internationale à intensifier ses efforts pour parvenir à une solution politique.

L'Union européenne 

La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à une désescalade et à un retour aux négociations après les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens.

«J'exhorte toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire», a écrit Mme Kallas sur X, ajoutant que l'Iran ne doit pas développer l'arme nucléaire et que les ministres des affaires étrangères de l'UE discuteront de la situation lundi. 

Grande-Bretagne

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé l'Iran à «revenir à la table des négociations».

«L'Iran ne doit jamais être autorisé à développer une arme nucléaire et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace», a déclaré M. Starmer sur X, soulignant que «la stabilité dans la région est une priorité». «Nous appelons l'Iran à retourner à la table des négociations et à trouver une solution diplomatique pour mettre fin à cette crise», a-t-il ajouté.

 

Oman

Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans les discussions sur le nucléaire, a condamné les frappes américaines contre des installations nucléaires en Iran, en appelant à la désescalade.

Le sultanat condamne «cette agression illégale» et appelle à «une désescalade immédiate», a affirmé un porte-parole du ministère omanais des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse officielle, ajoutant que «l’action entreprise par les États-Unis menace d’élargir l'étendue de la guerre et constitue une violation grave du droit international».

Qatar

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas dans la guerre à Gaza, a mis en garde contre des «conséquences catastrophiques» après les frappes américaines sur l'Iran.

«L'escalade dangereuse actuelle dans la région peut entraîner des conséquences catastrophiques tant au niveau régional qu'international», a affirmé le ministère qatari des Affaires étrangères, appelant «toutes les parties à faire preuve de sagesse, de retenue et à éviter toute nouvelle escalade».

Bahreïn

Bahreïn, qui accueille une importante base militaire américaine, a demandé à la plupart de ses fonctionnaires de travailler à domicile après les frappes des États-Unis contre l'Iran.

«Etant donné les circonstances régionales et les derniers développements (...) un système de travail à distance sera activé dans les ministères et les agences gouvernementales, avec une capacité de travail à domicile de 70%», a annoncé l'agence de presse officielle, en affirmant que cette mesure serait en vigueur «jusqu'à nouvel ordre».

Irak

L’Irak a mis en garde contre les conséquences des frappes américaines visant son voisin, l’Iran, affirmant qu’elles menacent la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

Le porte-parole du gouvernement, Basim Alawadi, a déclaré que l’Irak «exprime sa profonde inquiétude et condamne fermement le ciblage des installations nucléaires en Iran». Il a ajouté que «cette escalade militaire constitue une grave menace pour la paix et la sécurité au Moyen-Orient et représente un risque sérieux pour la stabilité régionale»

Allemagne

L'Allemagne a exhorté l'Iran à reprendre les discussions avec les États-Unis après les frappes américaines sur des sites nucléaires, estimant qu'elles avaient «endommagé une grande partie du programme iranien».

«Le chancelier Friedrich Merz a réitéré son appel à l'Iran pour qu'il entame immédiatement des négociations avec les États-Unis et Israël afin de parvenir à une solution diplomatique au conflit», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, à l'issue d'une réunion sur le sujet.

ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a jugé que l'attaque «menaçait» la paix et la sécurité dans le monde, appelant à éviter d'entrer dans «une spirale de chaos».

«C’est une dangereuse escalade dans une région qui se tient déjà sur la corde raide, et une menace directe à la paix et à la sécurité dans le monde», a affirmé M. Guterres dans un communiqué.

Hamas

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a condamné l’«agression criminelle» des États-Unis contre son allié iranien, après les frappes américaines visant plusieurs sites nucléaires en Iran.

«Nous condamnons cette agression criminelle, que nous considérons comme une manifestation flagrante de la politique d'imposition de l'hégémonie par la force – une agression fondée sur la loi de la jungle et en violation de toutes les normes et conventions internationales», a écrit le Hamas sur son compte Telegram, dénonçant également une «dangereuse escalade».

Chili

De son côté, le président chilien, Gabriel Boric, a condamné les frappes américaines contre l'Iran, affirmant que «les attaques contre les installations nucléaires sont interdites par le droit international».

AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire