
Adapté du roman Métaphysique des tubes d’Amélie Nothomb, le film d’animation Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, sort en France cette semaine. Présenté à Cannes et primé à Annecy, ce long-métrage onirique, philosophique et esthétique, s’adresse à petits et grands et plonge dans le monde particulier de l’auteure. Zoom sur une écrivaine hors norme.
Adapter le roman Métaphysique des tubes d’Amélie Nothomb semblait très compliqué au départ. Cette autobiographie minimaliste et métaphysique retrace les premières années de la vie de l’auteure, de 0 à 3 ans, au Japon, sous un angle doux-amer, à la fois absurde et profondément philosophique. Après sept ans de travail, une mobilisation de 150 personnes, un film en ressort, frappant de couleurs, d’authenticité et de particularité. Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes, Amélie et la métaphysique des tubes a aussi gagné le cœur du public du Festival d’Annecy et remporté le prix du Public en juin dernier. Amélie Nothomb a par ailleurs accordé la liberté absolue pour la réalisation du film avec la seule condition qu’il garde l’âme du roman.
Un univers particulier
Amélie Nothomb est une figure insolite dans le domaine de la littérature francophone contemporaine. Née en 1967 à Etterbeek, en Belgique, elle a grandi entre le Japon, la Chine, le Laos ou encore les États-Unis, vu que son père était diplomate. Cette errance culturelle imprègne son œuvre.
Le style d’Amélie Nothomb est instantanément reconnaissable: concis, tranchant, souvent teinté d’humour noir. On pourrait décrire ses romans comme des fables modernes, philosophiques et absurdes. Elle a fréquemment affirmé dans ses entrevues écrire à la main, très tôt le matin, dans une discipline austère. Quatre romans par an en moyenne sont finalisés, mais un seul voit le jour, en septembre.
La plupart de ses romans sont autobiographiques. Ils sont cependant toujours enjolivés par la fiction. Métaphysique des tubes, Stupeur et tremblements, Ni d’Ève ni d’Adam reflètent son lien indéfectible avec le Japon, terre de son enfance et socle de sa construction intérieure. Amélie Nothomb affirme souvent qu’elle se considère japonaise.
Excentricité et singularité
Amélie Nothomb cultive une image saillante. Yeux charbonnés, rouge à lèvres écarlate, chapeaux de formes diverses, tenues noires, elle personnifie une certaine élégance littéraire, gothique et théâtrale. Son style est l’extension de ses idées atypiques et de son humour poignant.
L’écrivaine préfère rester loin du monde des réseaux sociaux qu’elle considère un danger pour son espace créatif. Elle est pourtant aussi généreuse envers la presse qu’envers ses fans et n’hésite jamais à partager son expérience et son inspiration. Cependant, elle préfère les salons littéraires et les entretiens dans la presse traditionnelle. Cette forme de retrait raffermit l’aura de celle qui écrit par nécessité vitale et l’inspire dans son processus de création qui consiste toujours à rendre la pensée vivante.
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