
Le roi quitte son trône. Après avoir tout gagné avec le Riyadi, Wael Arakji tourne une page glorieuse pour entamer un nouveau chapitre en Arabie saoudite. L’icône libanaise tire sa révérence avec des mots qui résonnent comme une lettre d’amour à un club, à une ville, à un peuple.
Il y a les transferts. Et puis il y a les séismes. Ce dimanche 13 juillet 2025 restera comme une date gravée dans l’histoire du basketball libanais. Wael Arakji, a annoncé officiellement son départ du Riyadi Beirut, club mythique avec lequel il a tout remporté. Dans un message aussi poignant que puissant publié sur Instagram, l’arrière de 30 ans a dit adieu à la maison jaune… avant de s’envoler vers de nouveaux sommets avec AlUla, club saoudien ambitieux aux moyens illimités.
«Quitter l’équipe où j’ai grandi, c’est comme perdre une partie de mon âme», a-t-il declaré.
Des adieux déchirants
Formé au Riyadi, Arakji n’a pas seulement été façonné comme basketteur dans ce club: il y est devenu un homme, un capitaine, une légende. Il y a vécu les larmes, les joies, les titres, les blessures, les chants et les silences d’après-défaite. «On a saigné ensemble. On a pleuré ensemble. On a tout gagné ensemble», écrit-il dans sa lettre d’adieu.
Mais c’est surtout aux supporters qu’il a adressé ses mots les plus tendres:
«Vous n’étiez pas des fans. Vous étiez mon cœur. Vous m’avez porté quand je pensais tomber. Ce que je vais regretter le plus? Ces moments après la sirène finale, nos mains levées, chantant ‘Riyadi champion’ à pleins poumons… Rien n’égale ça.»
Un cèdre en or
À 1m93, le meneur-arrière est bien plus grand par l’impact que par la taille. MVP de la Basketball Champions League Asia en 2024, pièce maîtresse de la sélection nationale depuis 2015, il aura été de toutes les batailles. Il a sillonné les parquets du globe: Chine (Royal Fighters), Tunisie (US Monastir), Qatar, Koweït, NBA Summer League avec Dallas Mavericks, et maintenant l’Arabie saoudite.
En 2024-2025, il a encore brillé en LBL, menant le Riyadi à un nouveau sacre contre La Sagesse, dans une finale sous haute tension. Un titre de plus dans une armoire déjà bien garnie. Son palmarès est celui d’un géant; son héritage, celui d’un mythe.
Destination AlUla
Le club saoudien AlUla, promu en Saudi Basketball League, frappe fort en enrôlant Arakji. Déjà actif sur le marché avec la prolongation de Jonathan Gibson et la rumeur insistante autour de Thon Maker, AlUla ne cache plus ses ambitions: conquérir la Wasl, viser le sommet continental, installer le Royaume dans la cour des grands.
Selon plusieurs sources concordantes, le contrat d’Arakji dépasserait le million de dollars par saison. Une somme astronomique, mais largement méritée pour le meilleur joueur libanais de sa génération, et peut-être de tous les temps.
Un retour pas exclu
Le Riyadi, en bon prince, lui aurait laissé la porte entrouverte pour un retour express en fin de saison, notamment en cas de qualification pour le Final 4 ou le Championnat d’Asie. Car avec Arakji, rien n’est jamais vraiment fini. «Ce n’est pas un adieu. C’est un au revoir», a-t-il insisté.
Un homme debout
Arakji n’a pas oublié ceux qui ont façonné son parcours. Dans son message, il a tenu à remercier son coach Ahmad Farran – «pour ta confiance, ton exigence, ton regard sur moi» –, le président Mazen Tabbara – «pour ton soutien indéfectible», et tous ses coéquipiers, qu’il appelle «ses frères de sang».
Place au désert
Maintenant, place au désert, aux projecteurs saoudiens, aux nouveaux défis. Mais où qu’il aille, Arakji emportera avec lui une part du Liban. «Je porterai vos voix, votre amour et notre héritage commun dans mon cœur», promet-il.
Le roi est parti, mais son royaume est immense. Et son nom, inscrit à l’encre dorée dans les livres d’histoire du sport libanais, continuera d’inspirer.
Reste à savoir si le Riyadi saura rester au sommet sans son chef d’orchestre. Et si, dans cette faille inattendue, une équipe comme La Sagesse n’en profiterait pas pour revenir jouer les trouble-fête dans la lutte au trône.
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