
Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a déclaré mercredi que son entreprise, qui conçoit certains des semi-conducteurs les plus avancés au monde, faisait «de son mieux» pour répondre aux besoins du marché chinois.
Le patron du groupe américain est actuellement dans la capitale chinoise, où il a rencontré des responsables chinois et participe à l'Exposition internationale des chaînes d'approvisionnement de Chine.
Ce salon est présenté par la Chine comme une vitrine de son engagement pour le libre-échange face à Donald Trump et à sa guerre commerciale.
Jensen Huang a indiqué à des journalistes que les responsables chinois lui avaient assuré que le pays était «ouvert et stable».
«Nous avons évoqué (...) le fait que la Chine accueille favorablement les entreprises étrangères souhaitant y investir et s'y implanter», a-t-il par ailleurs déclaré.
«Ils veulent savoir que Nvidia continue d'investir ici, que nous faisons toujours de notre mieux pour répondre aux besoins du marché ici», a-t-il souligné.
Mercredi matin à l'ouverture du salon, Jensen Huang avait salué le rôle pionnier de la Chine dans l'intelligence artificielle (IA).
«L'IA open source chinoise est un catalyseur du progrès mondial, permettant à chaque pays et à chaque secteur de rejoindre la révolution apportée par l'IA», a-t-il déclaré.
Il a notamment fait référence au robot conversationnel DeepSeek, réputé pouvoir rivaliser avec ses rivaux américains.
«L'IA est en train de transformer toutes les industries, de la recherche scientifique et la santé, à l'énergie, au transport et à la logistique», a ajouté M. Huang. Il a vanté l'innovation «ultra-rapide» de la Chine, portée par ses chercheurs, développeurs et entrepreneurs.
Feu vert
Basée en Californie, Nvidia est devenue la première entreprise à franchir le seuil historique de 4.000 milliards de dollars de valorisation boursière.
Elle a annoncé mardi la reprise des ventes à la Chine d'un modèle de puce électronique avancée, après la levée par Washington de restrictions qui bloquaient leur livraison.
Nvidia a développé la puce H20 — une version moins puissante de ses semi-conducteurs pour l'IA — spécifiquement pour l'exportation vers la Chine. Mais l'administration Trump avait renforcé les exigences en matière de licences d'exportation de ces puces en avril.
Après une nouvelle demande, «le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt», a indiqué mardi l'entreprise dans un communiqué.
L'annonce a dopé les valeurs technologiques, du Nasdaq jusqu'à la Bourse de Hong Kong.
Interrogé mercredi sur ses éventuelles tentatives, avant son départ pour la Chine, de convaincre Donald Trump de lever ses restrictions sur les semi-conducteurs, Jensen Huang a répondu: «Je ne pense pas avoir changé son point de vue.»
«Mon rôle est d'informer le président sur ce que je connais bien, à savoir le secteur des technologies et l'intelligence artificielle», a-t-il déclaré aux journalistes.
«Politisation»
Les exportations des puces Nvidia les plus performantes vers la Chine restent interdites, Washington disant redouter leur usage potentiel dans des programmes militaires chinois.
Les restrictions interviennent dans un contexte économique difficile pour la Chine, confrontée à une faible consommation des ménages et à une crise prolongée du secteur immobilier.
Face aux incertitudes internationales croissantes, le président chinois Xi Jinping appelle régulièrement à renforcer l'autosuffisance technologique.
«Certains pays interfèrent avec le marché sous prétexte de réduire les risques, en utilisant des mesures telles que l'imposition de droits de douane», a indiqué mercredi He Lifeng, vice-Premier ministre chinois, dans une allusion au président américain.
«Nous devons (...) nous opposer fermement à la politisation, à l'idéologisation et à la sécurisation excessive des questions économiques et commerciales, et œuvrer ensemble à préserver un environnement international ouvert et coopératif», a-t-il souligné.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mercredi voir dans le salon organisé à Pékin une «nouvelle vitrine de l'ouverture de haut niveau de la Chine sur le monde extérieur».
«La Chine est prête à continuer de travailler avec toutes les parties pour maintenir la stabilité et la fluidité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales, afin de promouvoir la construction d'un système économique mondial ouvert», a indiqué Lin Jian, un porte-parole du ministère, lors d'un point presse régulier.
avec AFP
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