
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains Volker Türk a réclamé vendredi des enquêtes «rapides» et «transparentes» après des affrontements dans le sud de la Syrie qui ont fait près de 600 morts en quelques jours.
«Cette effusion de sang et cette violence doivent cesser, et la protection de toutes les personnes doit être la priorité absolue», a déclaré M. Türk dans un communiqué.
«Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes», a relevé le Haut-Commissaire, qui demande aux autorités syriennes d’y veiller.
«L’incitation à la violence et les discours de haine, en ligne comme hors ligne, doivent également cesser», a-t-il ajouté.
Il réclame des mesures immédiates «pour éviter que de telles violences ne se reproduisent», soulignant que «la revanche et la vengeance ne sont pas la solution».
La ville syrienne à majorité druze de Soueida compte ses morts vendredi après le retrait des troupes gouvernementales, décidé par le président intérimaire Ahmad al-Chareh pour éviter selon lui une «guerre ouverte» avec Israël.
Israël a menacé mercredi d’intensifier ses frappes si les forces syriennes ne quittaient pas cette province du sud de la Syrie, où les combats ont fait près de 600 morts selon une ONG.
Des violences ont éclaté dimanche à travers la province entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, faisant «près de 2.000 familles ont été déplacées» selon l’ONU.
Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, a déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d’avoir combattu au côté des tribus et d’avoir commis des exactions.
«Syriens en détresse»
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains a reçu des témoignages «de Syriens en détresse qui craignent pour leur vie et celle de leurs proches».
Il a également fait part de ses préoccupations concernant les informations faisant état de victimes civiles à la suite des frappes aériennes israéliennes sur Soueida, Deraa et dans le centre de Damas.
«Des attaques telles que celle de mercredi sur Damas présentent de grands risques pour les civils et les biens de caractère civil. Ces attaques doivent cesser», a déclaré le Haut-Commissaire.
Il a également appelé «les autorités intérimaires syriennes à publier les résultats des enquêtes menées par la commission nationale d’enquête sur les violences survenues dans les zones côtières au début de l’année».
En mars dernier, des massacres avaient fait plus de 1.700 morts, essentiellement des alaouites, après des affrontements entre les forces de sécurité et des hommes fidèles à Bachar al-Assad dans l’ouest du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Le président syrien par intérim a promis de poursuivre les responsables des massacres et formé une commission d’enquête indépendante.
«Nous savons qu’elle a achevé ses travaux et remis un rapport au président al-Chareh. Nous attendons la publication du rapport», a déclaré vendredi une porte-parole du Haut-Commissaire de l’ONU, Ravina Shamdasani, aux journalistes à Genève.
«La transparence est essentielle et, jusqu’à présent, elle fait défaut», a-t-elle dit.
Par AFP
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