
La commission nationale d’enquête sur les massacres survenus en mars en Syrie a indiqué mardi avoir identifié 298 suspects impliqués dans les exactions contre les alaouites, confirmant la mort de 1.426 membres de cette minorité.
«La commission a identifié 298 personnes nommément impliquées dans les violences», a déclaré son porte-parole, Yasser al-Farhan, lors d’une conférence de presse à Damas. La commission a également constaté «de graves violations contre les civils les 7, 8 et 9 mars, notamment des meurtres, des meurtres prémédités, des pillages, des destructions et des incendies de maisons, des tortures et des insultes à caractère confessionnel».
La commission a confirmé les noms de 1.426 personnes tuées parmi lesquelles 90 femmes, la plupart étant des civils issus de la communauté alaouite dans la région côtière.
Damas a accusé les partisans armés de l’ex-président Bachar al-Assad d’avoir déclenché les violences en attaquant les nouvelles forces de sécurité, qui ont lancé une contre-offensive.
Selon la commission, 238 membres des forces de sécurité et de l’armée ont été tués lors de ces violences.
Les autorités ont ensuite envoyé des renforts dans la région.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces forces, appuyées par des groupes paramilitaires, ont commis des massacres et des «exécutions sommaires», faisant près de 1.700 morts parmi les civils, majoritairement issus de la minorité alaouite à laquelle appartient la famille Assad.
Des ONG syriennes et internationales font état de massacres à caractère confessionnel, dans lesquels des familles entières ont péri, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Certains combattants se sont filmés en train d’exécuter des civils à bout portant, après les avoir insultés et battus.
La commission d’enquête, créée le 9 mars par le président intérimaire syrien, Ahmad al-Chareh, devait initialement remettre ses conclusions en avril, mais son mandat a été prorogé de trois mois le 10 avril.
Plusieurs organisations de défense des droits humains ont récemment exhorté les autorités syriennes à publier l’intégralité des conclusions de l’enquête et à garantir que les responsables soient traduits en justice.
Le rapport de cette commission, remis à M. Chareh le 13 juillet, intervient quelques jours après de nouvelles violences dans la province de Soueida (sud), à majorité druze, qui ont fait plus de 1.200 morts, selon l’OSDH, en grande majorité des druzes.
Elles ont suscité des doutes sur la capacité des autorités à contenir les tensions confessionnelles et à rétablir la sécurité, plus de sept mois après la chute de l’ancien pouvoir, qui se posait en protecteur des minorités.
Avec AFP
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