Le Liban pleure Ziad Rahbani
Ziad Rahbani, l’un des artistes les plus influents du Liban, est décédé samedi à l’âge de 69 ans après une longue maladie. La nouvelle de sa disparition a provoqué un choc dans les milieux culturels et politiques libanais, qui ont salué en chœur l’immensité de son héritage. ©Marwan TAHTAH / AFP

Ziad Rahbani, l’un des artistes les plus influents du Liban, est décédé samedi à l’âge de 69 ans des suites d’une longue maladie.

La nouvelle de sa disparition a provoqué un choc dans les milieux culturels et politiques libanais, qui ont salué en chœur l’immensité de son héritage.

Le président Joseph Aoun lui a rendu hommage en ces termes: «Il n’était pas seulement un artiste, mais un véritable phénomène intellectuel et culturel à lui seul.»

Le chef de l’État a ajouté: «Il était une voix rebelle face à l’injustice, un écho pour les marginalisés. Sa musique et son théâtre ont ouvert de nouveaux horizons à l’expression libanaise.»

Le Premier ministre, Nawaf Salam, a, lui aussi, salué «une voix libre, restée fidèle à la justice et à la dignité». Il a souligné le courage de Ziad Rahbani à aborder des questions politiques et sociales sensibles, déclarant: «Il disait ce que beaucoup n’osaient pas dire.»

Le président du Parlement, Nabih Berry, a également exprimé sa tristesse, déclarant: «Le Liban sans Ziad est une mélodie en deuil et des mots restés suspendus. Un rideau noir tombe sur un chapitre Rahbani profondément humain, culturel, artistique et patriotique, mais qui, en réalité, ne s’éteindra jamais.»

Le ministre de l’Information, Paul Morcos, a, de son côté, écrit: «Avec la mort de Ziad Rahbani, le Liban et le monde perdent une pierre angulaire de l’art libanais innovant et exceptionnel. Une colonne peut tomber, mais la fondation de notre patrimoine artistique riche et authentique demeure solide.»

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a publié sur X (anciennement Twitter): «Avec le départ de Ziad Rahbani, le Liban perd une icône artistique et musicale de stature mondiale. Mes sincères condoléances à sa famille, en particulier à sa mère, la légendaire Fairouz. Que Dieu lui accorde longue vie.»

Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a reconnu: «Nous redoutions ce jour, connaissant la gravité de son état.»

L’acteur Bassem Moughnieh, a quant à lui, écrit: «Le génie s’en est allé. Comme si le destin avait voulu que Chadi, cette chanson chantée par Fairouz sur la perte d’un enfant, soit en réalité dédiée à Ziad.»

Né en 1956 de deux figures emblématiques de la musique arabe, Fairouz et Assi Rahbani, Ziad s’est forgé très jeune un chemin singulier, mêlant critique politique, satire mordante, jazz et musique classique. Il a écrit et composé pour sa mère dans sa jeunesse, avant de signer des œuvres théâtrales majeures telles que Sahriyeh, Nazl el-Sourour, et Bel-nesbeh la boukra chou?.

Connu pour ses convictions gauchistes assumées et son soutien aux droits du peuple palestinien, Ziad Rahbani a toujours été un critique virulent du système confessionnel libanais. Son œuvre et ses prises de position ont traversé les générations, faisant de lui une figure incontournable du paysage culturel arabe.

Malgré son retrait progressif de la scène musicale ces dernières années, il est resté une personnalité profondément respectée dans les cercles intellectuels et auprès d’un large public.

Il laisse derrière lui un héritage artistique engagé majeur, qui continuera à inspirer les générations futures, les incitant à remettre en question l’ordre établi, à dénoncer l’injustice et à défendre la liberté.

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