
L’Iran a affirmé lundi qu’il ne discuterait pas de ses capacités de défense avec les gouvernements occidentaux, après que la France a appelé à un «accord global» incluant le programme balistique de Téhéran et son influence régionale.
Téhéran ferme sur ses capacités militaires
«Il ne saurait être question de discuter de quoi que ce soit lié à nos capacités de défense» a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait estimé dimanche sur la chaîne américaine CBS News qu’il existait un «risque» que Téhéran poursuive en secret un programme nucléaire militaire, une ambition que l’Iran a toujours niée.
M. Barrot a indiqué que les pays occidentaux souhaitaient un «accord global» avec l’Iran, incluant «la dimension nucléaire», le «volet balistique» et les «activités de déstabilisation régionale menées par l’Iran».
Discussions à Istanbul et menaces de sanctions
Des diplomates iraniens ont rencontré vendredi à Istanbul leurs homologues français, allemands et britanniques pour discuter du programme nucléaire iranien et d’une levée des sanctions.
Les trois puissances européennes (E3) ont récemment menacé d’activer le mécanisme qui permet de rétablir l’ensemble des sanctions internationales à l’encontre de l’Iran, en l’absence de progrès concrets.
Dans le cadre de l’accord sur le programme nucléaire iranien de 2015, dénoncé par les États-Unis en 2018 mais toujours en vigueur pour les autres parties (l’Iran, l’E3, la Chine et la Russie), une clause permet de rétablir des sanctions onusiennes contre Téhéran en cas de manquement à ses engagements.
Pour pouvoir éventuellement l’activer avant l’expiration de l’accord en octobre, les Européens veulent des avancées diplomatiques avant la fin août.
«À moins qu’un nouvel accord, solide, durable et vérifiable, ne soit conclu d’ici la fin de l’été, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni n’auront d’autre choix que de rétablir l’embargo global levé il y a dix ans» a prévenu M. Barrot.
Menaces de retrait du TNP et réponse à Israël
L’Iran a déjà averti qu’il pourrait se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si les sanctions étaient rétablies.
«On ne peut pas attendre d’un pays qu’il reste partie à un traité tout en étant privé de ses droits reconnus, en particulier celui de l’usage pacifique de l’énergie nucléaire» a affirmé M. Baqaei.
Il a précisé que la rencontre d’Istanbul avait porté uniquement sur «la question nucléaire et la levée des sanctions».
Il a également défendu la posture défensive de l’Iran, en particulier à la suite de l’attaque israélienne lancée le 13 juin.
«Je crois que la République islamique d’Iran et le peuple iranien sont aujourd’hui encore plus déterminés qu’il y a un mois à protéger tous leurs acquis, y compris leurs moyens de défense face à l’agression et à l’hostilité étrangères» a-t-il déclaré.
Par AFP
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