
Il brille, séduit et donne bonne mine. Mais chaque été au Liban, le coup de soleil fait des ravages chez les nourrissons, les enfants et les personnes âgées. Rougeurs, cloques, fièvre… Or, il ne s’agit pas d’un simple désagrément cutané: les coups de soleil peuvent laisser des traces durables. Voici comment s’en protéger efficacement.
Le coup de soleil est une brûlure de la peau provoquée par une exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) du soleil, notamment les UVB. En quelques heures, la peau devient rouge, douloureuse, parfois cloquée, et peut entraîner une fièvre ou un malaise.
Chez les enfants et les personnes âgées, le danger est accru: leur peau est plus fine, plus vulnérable, et leur système immunitaire moins apte à réparer les dégâts causés par les rayons UV.
Nourrissons et bébés: attention danger
Chez les nourrissons, la peau est extrêmement sensible. Leur système de thermorégulation étant immature, un simple coup de soleil peut provoquer une déshydratation sévère, de la fièvre, voire un coup de chaleur.
«Avant l’âge de 1 an, un bébé ne devrait jamais être exposé directement au soleil», insiste un pédiatre à Jounieh. «Même à l’ombre, la réverbération peut provoquer des brûlures.»
Enfants: des risques invisibles à long terme
Chez les jeunes enfants, les coups de soleil à répétition augmentent considérablement le risque de cancer de la peau à l’âge adulte, notamment le mélanome.
«Cinq coups de soleil sévères avant l’âge de 18 ans doublent le risque de mélanome à l’âge adulte», rappelle le dermatologue Élie Ballane. «Le capital solaire s’épuise dès les premières années de vie.»
Seniors: une peau plus fragile, un danger sous-estimé
Chez les personnes âgées, la peau est plus fine, plus sèche, et cicatrise moins bien. Un coup de soleil peut rapidement se compliquer: infections cutanées, réactions inflammatoires, voire déclenchement de maladies systémiques chez les sujets fragiles.
Symptômes à surveiller
• Rougeur intense, chaleur locale.
• Cloques ou suintements.
• Fièvre, maux de tête.
• Déshydratation, fatigue inhabituelle.
• Chez le nourrisson: pleurs inconsolables, somnolence, refus de s’alimenter.
Comment prévenir?
• Protection solaire: crème SPF 50+ adaptée à l’âge, à renouveler toutes les deux heures.
• Vêtements anti-UV: chapeau à large bord, lunettes, t-shirt couvrant.
• Éviter les heures critiques: entre 11h et 16h.
• Toujours préférer l’ombre, mais attention à la réverbération (sable, eau, carrelage).
• Hydratation régulière, même sans soif physiologique.
• Pas d’exposition directe pour les bébés de moins d’un an.
Et si le mal est fait?
• Appliquer une crème apaisante type trolamine ou à base d’aloe vera.
• Donner un antidouleur adapté (paracétamol).
• Faire baisser la température avec un linge humide.
• Ne jamais percer les cloques.
• En cas de fièvre, cloques étendues ou léthargie: consulter immédiatement un médecin.
«Une peau brûlée, surtout chez les plus fragiles, peut devenir une porte d’entrée pour des bactéries et mener à des infections sérieuses, comme un impétigo ou, plus grave, une dermo-hypodermite bactérienne», met en garde le Dr Jacques Choucair, chef du service des maladies infectieuses à l’Hôtel-Dieu de France.
Et d’ajouter: «On pense souvent que les coups de soleil ne concernent que la peau, mais dans certains cas sévères, notamment chez les personnes âgées, on observe une réponse inflammatoire généralisée, pouvant perturber la fonction rénale ou hépatique. À ne pas négliger non plus les méningites aseptiques ou virales à entérovirus qui circulent facilement pendant la saison estivale.»
Le mot de la fin
Le coup de soleil n’est pas une fatalité estivale. C’est une brûlure de la peau, parfois grave, souvent évitable. Dans un pays comme le Liban, où le soleil est intense et les plages accessibles, la prudence doit être la règle, surtout pour les plus vulnérables.
Le Dr Jacques Choucair insiste lui aussi: «Ce qu’on appelle à tort un simple coup de soleil est en réalité une brûlure au premier, voire au second degré, qui affaiblit les défenses naturelles de la peau. Chez un nourrisson ou une personne âgée, cela peut être le point de départ d’une cascade de complications. En été, la vraie urgence, c’est la prévention.»
Commentaires