
L’Iran qualifie de «malveillantes» les sanctions américaines contre une flotte pétrolière
L’Iran a qualifié jeudi de «malveillantes» les nouvelles sanctions américaines visant une flotte de navires pétroliers et de porte-conteneurs contrôlée par le fils d’un proche conseiller politique du guide suprême.
Le département américain du Trésor a annoncé mercredi des sanctions contre plus de 115 personnes, entreprises et navires accusés de faciliter la vente de pétrole iranien et russe.
Elles visent notamment une flotte contrôlée, selon le Trésor américain, par Mohammad Hossein Shamkhani, fils d’Ali Shamkhani, proche conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a condamné les sanctions comme «un acte malveillant visant à saboter le développement économique et le bien-être du peuple iranien».
«Empire naval»
Le Trésor américain a indiqué que Mohammad Hossein Shamkhani dirigeait une flotte de plus de 50 pétroliers et porte-conteneurs transportant du pétrole et des produits pétroliers iraniens et russes, générant des dizaines de milliards de dollars de bénéfices.
«L’empire naval de la famille Shamkhani illustre la manière dont les élites du régime iranien exploitent leur position pour accumuler d’énormes richesses et financer le comportement dangereux du régime», a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent.
Esmaïl Baghaï a jugé que ces sanctions étaient une «preuve manifeste de l’hostilité des responsables américains envers les Iraniens» et les a qualifiées de «crime contre l’humanité».
Il s’agit des sanctions «les plus importantes à ce jour depuis que l’administration Trump a lancé notre campagne de pression maximale sur l’Iran» en février, a souligné Scott Bessent.
Accusation de «terrorisme économique»
Le porte-parole iranien a accusé jeudi Washington de «terrorisme économique» mené à travers des mesures unilatérales qu’il a jugées contraires au droit international et aux droits fondamentaux du peuple iranien.
Il a dénoncé les «agressions militaires» des États-Unis et d’Israël contre le territoire iranien, affirmant qu’elles faisaient partie d’une stratégie plus large visant à déstabiliser l’Iran et à entraver son développement.
Israël a lancé le 13 juin une attaque contre l’Iran où il a bombardé pendant plusieurs jours des sites militaires, nucléaires ainsi que des zones habitées, tuant plus de 1.000 personnes.
En pleine offensive israélienne, les États-Unis ont bombardé le 22 juin des sites nucléaires clés en Iran.
Les représailles iraniennes contre Israël ont fait 29 morts.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin entre l’Iran et Israël.
Une diplomatie fragilisée
Dans un entretien publié jeudi par le Financial Times, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que les États-Unis devaient «expliquer pourquoi ils nous ont attaqués en plein milieu des négociations».
Téhéran et Washington étaient engagés dans des négociations en vue de conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien quand Israël a lancé son offensive.
Téhéran avait accusé les États-Unis d’avoir «trahi» la diplomatie après les attaques israéliennes et américaines contre l’Iran.
Dans son entretien, Abbas Araghchi a estimé que les États-Unis devaient «garantir qu’ils ne répéteront pas» ces attaques lors de futures négociations, tout en les appelant à «indemniser (l’Iran) pour les dommages qu’ils ont causés».
Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé qu’une «fenêtre étroite» pour la diplomatie avec Washington sur le programme nucléaire de Téhéran existait encore, bien que l’opposition à une reprise des discussions soit «très forte» dans l’opinion publique.
Par Ramin KHANIZADEH/AFP
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