
«Le Liban bien-aimé et souffrant» au cœur des prières du Saint-Père. Ce message était au cœur d’une veillée de prière tenue dimanche soir dans la cour extérieure de l’église de Notre-Dame de la Délivrance, quartier de la Quarantaine, au voisinage immédiat de l’enceinte portuaire, en présence du nonce apostolique, Mgr Paolo Borgia. La cérémonie a été suivie d’une procession et de la bénédiction de 253 jeunes oliviers dédiés aux victimes du 4 août, plantés sur la route qui conduit au port.
Le chiffre de 253 est celui du nombre actualisé des victimes de l’explosion, certains ayant succombé à leurs blessures plusieurs mois, voire années, après la tragédie. Jusqu’à présent, le décompte des victimes s’établissait autour de 220 à 230 victimes. En outre, des dizaines de blessés, parmi les 6.000 enregistrés dans les hôpitaux, portent encore les traces handicapantes de leurs blessures.
L’ambassadeur du Saint-Siège a lu, à cette occasion, un message du cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, au nom du pape Léon XIV, dans lequel il souligne que «la mort n’a jamais le dernier mot».
«À l’occasion du 5ᵉ anniversaire de la tragique explosion au port de Beyrouth, le Saint-Père, le pape Léon XIV vous assure, ainsi qu’à tous les Libanais de sa proximité spirituelle et de sa communion de prière», affirme le message.
«Dans ce temps de recueillement, il vous invite à méditer l’attitude et les paroles du Christ face à la mort de son ami Lazare. En effet, Jésus a éclairé le mystère de notre mort. Face à la mort, Jésus a pleuré et ses larmes s’unissent aux nôtres devant la perte et la souffrance de personnes qui nous sont chères. Ainsi, le Christ est proche de chacun de vous. Puis Jésus a prié le Père, source de la vie, et pour nous donner un signe, il a ordonné à Lazare de sortir du tombeau. Et c’est ce qui s’est produit. L’espérance chrétienne trouve ici l’assurance que le Christ est le Dieu de la vie et que la mort n’a pas et n’aura jamais le dernier mot: Jésus est notre sauveur. Tout comme à Marthe qui pleure la disparition de son frère Lazare, le Seigneur vous dit: «Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?» (Jean 11:25-26).
Mgr Paolo Borgia: «Vérité et Justice sont des droits sacrés.»
De son côté, Mgr Paolo Borgia, nonce apostolique au Liban, a souligné dans un message la nécessité de faire la lumière sur cette tragédie, 5 ans après les faits. «Obtenir la vérité et la justice est un droit sacré dans chaque pays civilisé qui respecte les citoyens et la légalité», a-t-il affirmé.
Et le diplomate d’ajouter: «Prions pour que le sacrifice de ces victimes, et de tant d'autres, offertes sur l'autel de l'incompétence et de la mauvaise gouvernance, de la violence, de la haine, de la guerre, ne reste pas stérile. Prions pour qu’il n'ajoute pas la haine à la haine, la violence à la violence, mais porte des fruits de bien et ouvre à l'espoir d'un avenir meilleur.»
«Nous avons pu écouter des témoignages très touchants de la part de parents de victimes et de médecins, nous a confié le nonce. C’était un bon moment de partage. Ce sentiment d’être ensemble était très fort. J’ai senti que je pouvais partager la foi et être à côté des parents des victimes dans leur douleur.»
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