Feuille de route américaine: ouverture de la réunion du gouvernement en présence des ministres chiites
Le Conseil des ministres tient jeudi sa réunion au palais présidentiel de Baabda, sous la présidence du chef de l'État, Joseph Aoun. ©Al-Markazia

La réunion du Conseil des ministres, qui se tient au palais présidentiel de Baabda, s’est ouverte peu après 15h, sous la présidence du chef de l’État, Joseph Aoun.

Ce dernier a eu un tête-à-tête d’une demi-heure avec le Premier ministre, Nawaf Salam, avant l’ouverture des débats, exclusivement consacrés à la feuille de route proposée par Washington pour consolider le cessez-le-feu entre le Liban et Israël, et aider le pays à se remettre sur pied aux niveaux sécuritaire et économique.

La réunion se tient en présence des ministres chiites (à l’exception du ministre des Finances, Yassine Jaber, qui se trouve à l’étranger) qui expriment de fortes réserves au sujet de la décision des autorités de désarmer tous les groupes armés au Liban avant la fin de l’année. Deux d’entre eux, Rakan Nassereddine et Tamara el-Zein, s’étaient d’ailleurs retirés du Conseil des ministres de mardi en signe de protestation contre cette décision.

Avant l’ouverture de la réunion de jeudi, le ministre du Dé veloppement administratif, Fadi Makki, qui s’était gardé d’emboîter le pas à ses deux collègues, mardi, a indiqué qu’il compte « faire entendre sa position de manière indépendante durant la sé ance». 

Mardi, il avait essayé de convaincre le président et le gouvernement de ne pas fixer de délais pour un désarmement du Hezbollah et proposé de procéder d’abord à un examen de la situation sur le terrain.

S’il a écarté la possibilité d’un boycott de la réunion de jeudi, il s’est montré évasif quant à la position qu’il pourrait prendre au cas où le gouvernement entérinerait les propositions américaines.

À la question de savoir s’il quitterait la séance au cas où les quatre ministres chiites s’en retiraient, il a ainsi répondu: «Chaque chose en son temps.»

«Une séance sans consensus politique ne sert pas l’intérêt général», a-t-il encore dit.

Le Hezb contre-attaque

Alors que le cabinet était réuni, le bloc parlementaire du Hezbollah a fait paraître un communiqué dans lequel il a appelé celui-ci à «corriger l’erreur dans laquelle il s’est engagé, en cédant aux exigences américaines qui servent les intérêts d’Israël et placent le Liban sous tutelle américaine».

Le communiqué, au ton agressif, accuse «certains responsables de s’aligner sur les diktats extérieurs et les pressions américaines, sans égard pour l’intérêt national suprême ni pour les exigences de l’unité intérieure».

Passé maître dans l’art de déformer les constantes et les exigences de l’intérêt national, pour sauvegarder son seul intérêt, le Hezb a accusé le Premier ministre d’être «revenu sur tous les engagements pris dans sa déclaration ministérielle». Il n’a pas non plus épargné le président Aoun, estimant que l’examen de la feuille de route américaine est «en contradiction avec le discours d’investiture».

Le bloc du Hezb a dénoncé «une précipitation suspecte et illogique du gouvernement et de son chef», les accusant d’agir «en violation de l’esprit du Pacte national et de remettre en cause les fondements de l’Accord de Taëf, qui garantit au Liban le droit de se défendre».

«Les tentatives désespérées de s’attaquer à l’arsenal de la résistance offrent un service gratuit à l’ennemi israélien et privent le Liban de l’un de ses principaux atouts de force, dans un contexte d’agressions israéliennes continues contre la souveraineté libanaise et d’assassinats quasi quotidiens visant civils et résistants», ont-ils avancé.

Poursuivant une déformation systématique de la réalité, le bloc a invité le gouvernement à «rétablir la primauté de l’intérêt national en mobilisant tous ses moyens, notamment à travers une diplomatie libanaise jusqu’ici défaillante, afin de contraindre Israël à appliquer les termes de l’accord de cessez-le-feu, que le Liban a, contrairement à Israël, entièrement respecté».

Pour lui, la priorité consiste à élaborer une stratégie nationale de défense.

 


 

 

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