La Syrie se retire des pourparlers de Paris avec les Kurdes
Des combattants de la faction de l’Armée nationale syrienne soutenue par la Turquie se tiennent près d’un pick-up armé à une position proche du barrage de Tishrin, dans les environs de Manbij, à l’est de la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, le 10 janvier 2025, en pleine bataille contre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes. ©Aaref Watad / AFP

Un responsable syrien a déclaré samedi que les autorités ne participeraient pas aux pourparlers prévus à Paris sur l'intégration de l'administration kurde semi-autonome de Syrie au sein de l'État, exigeant que toute négociation future se tienne à Damas.

Cette décision fait suite à une conférence organisée par l'administration kurde, qui contrôle de vastes zones du nord et du nord-est de la Syrie, avec la participation de plusieurs communautés minoritaires syriennes — une première depuis la destitution de l'ex-président Bachar al-Assad par une coalition islamiste en décembre.

Parmi les participants figurait le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, signataire le 10 mars d'un accord avec le président par intérim Ahmad al-Chareh prévoyant l'intégration des institutions civiles et militaires kurdes à l'État.

La déclaration finale plaide pour «une constitution démocratique établissant un État décentralisé», alors que Damas rejette tout projet de décentralisation.

«Cette conférence a porté un coup aux efforts de négociation en cours. En conséquence, (le gouvernement) ne participera à aucune réunion prévue à Paris», a indiqué un responsable syrien cité par l'agence officielle Sana.

Le gouvernement «invite les médiateurs internationaux à transférer toutes les négociations à Damas, seul lieu légitime et national pour un dialogue entre Syriens», a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat.

Fin juillet, la Syrie, la France et les États-Unis avaient annoncé un accord pour organiser à Paris, «dans les plus brefs délais», des discussions sur la mise en œuvre de l'accord du 10 mars.

Les récents affrontements intercommunautaires dans la province à majorité druze de Soueida (sud de la Syrie) et les massacres commis en mars contre la communauté alaouite, dont est issu l'ex-président, ont renforcé les inquiétudes kurdes, alors que les négociations avec Damas sont au point mort.

La conférence a aussi donné lieu à des interventions vidéo de deux figures religieuses influentes: le chef spirituel druze Hikmat al-Hijri et le dignitaire alaouite Ghazal Ghazal.

Damas a récemment critiqué M. Hijri pour ses appels à une protection internationale des druzes et sa demande d'aide à Israël lors des violences de juillet.

Le gouvernement ne «siégera pas à la table des négociations avec toute partie cherchant à restaurer l'ère de l'ancien régime», a mis en avant le responsable, dénonçant la présence de «figures séparatistes impliquées dans des actes hostiles».

Selon lui, la conférence de vendredi constitue «une tentative d'internationaliser les affaires syriennes» et d'encourager l'ingérence.

AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire