Syrie: plus de 300.000 personnes seraient portées disparues depuis 1970
Des vêtements sont éparpillés sur le sol d’une cellule vide de la prison de Saydnaya, au nord de Damas, le 3 janvier 2025. ©Anwar Amro / AFP

Le président d'une commission syrienne sur les disparus a déclaré lundi que plus de 300.000 personnes pourraient avoir disparu pendant les décennies de règne du clan Assad et la guerre civile.

Mohammed Reda Jalkhi, président de la commission créée en mai, a déclaré que le mandat de son organisme s'étendait de 1970, année de l'arrivée au pouvoir de feu Hafez al-Assad, à nos jours.

«Nos estimations du nombre des personnes portées disparues se situent entre 120.000 et 300.000, et le chiffre pourrait même être plus élevé», a-t-il déclaré à l'agence de presse officielle SANA.

Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou ont disparu pendant la guerre civile qui avait éclaté en 2011 après la répression des manifestations antigouvernementales par le président Bachar al-Assad, fils de Hafez, renversé en décembre 2024 par une coalition de rebelles islamistes.

Pendant la guerre, toutes les parties ont été accusées d'atrocités, dont le groupe jihadiste État islamique qui s'était emparé de vastes territoires en Syrie et y avait commis des exactions, y compris des exécutions.

«Nous disposons d'une carte recensant plus de 63 fosses communes répertoriées en Syrie», a déclaré M. Jalkhi, sans autre précision. Il a indiqué que des travaux étaient en cours pour créer une base de données des personnes disparues.

Des milliers de prisonniers ont été libérés après la chute de Bachar al-Assad mais de nombreux Syriens continuent de chercher des traces de leurs proches disparus.

En janvier, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, a déclaré que ce serait un «défi colossal» de déterminer le sort des disparus durant la guerre civile. Elle a précisé que le CICR suivait 43.000 cas, mais que ce chiffre était probablement bien inférieur au nombre total de disparus.

Plus de 100.000 personnes sont mortes en détention sous la torture ou en raison de conditions sanitaires précaires en Syrie pendant la guerre civile, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

AFP

 

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