Les Casques bleus quitteront le Liban en 2027
Dernier mandat pour la FINUL au Liban : le Conseil de sécurité programme sa fin pour décembre 2027. ©Al-Markazia

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) et, sous pression des États-Unis et d'Israël, de programmer son retrait en 2027.

Dans un message vidéo, l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a immédiatement salué une «bonne nouvelle», accusant la mission d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de «prendre le contrôle de la région».

Quelque 10.800 Casques bleus font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, mais le renouvellement habituel de leur mandat, qui expire dimanche, se heurtait cette année à l'hostilité d'Israël et de son allié américain qui souhaitent leur départ.

Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d'un an, évoquant simplement l'«intention» de travailler à un retrait de la Finul.

Mais face au risque d'un veto américain, après plusieurs versions et un report du vote, la résolution adoptée jeudi à l'unanimité programme sans équivoque la fin de la mission dans 16 mois.

Le Conseil «décide de prolonger pour une dernière fois le mandat de la Finul (...) jusqu'au 31 décembre 2026 et de commencer une réduction et un retrait ordonnés et sûrs à partir du 31 décembre 2026 et dans un délai d'un an».

À l'issue de cette période, l'armée libanaise devra être la seule à assurer la sécurité dans le sud du pays, précise le texte.

Désarmement du Hezbollah 

Ce vote intervient au moment où Beyrouth s'est engagé à désarmer et à démanteler le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.

Cet accord prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU.

La semaine dernière, le président libanais Joseph Aoun avait plaidé pour le maintien des Casques bleus, estimant que «toute limitation du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais».

L'accord de cessez-le-feu prévoit un retrait israélien de la zone, mais Israël maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.

La résolution appelle d'ailleurs Israël «à retirer ses forces du nord de la Ligne bleue», ligne de démarcation fixée par l'ONU entre le Liban et Israël, y compris «les cinq positions sur le territoire libanais».

Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS/AFP

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