EDL-générateurs privés: le quotidien électrique des Libanais
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Les agents de recouvrement d’EDL se rappellent de temps en temps qu’il existe des abonnés à qui présenter une facture. Ceux des générateurs de quartier, eux, n’oublient jamais le dernier jour du mois: ils viennent encaisser avant même de relever les compteurs, puisqu’ils savent déjà combien ils vont vous soutirer.

Parler d’autofinancement d’EDL pour l’achat de fuel reste illusoire tant que les factures des abonnés s’accumulent. La collecte accuse toujours un retard de six mois, malgré les efforts des sociétés privées chargées du relevé des compteurs et du recouvrement des paiements, familièrement connues au Liban sous le nom de prestataires de services électriques, qui assument à la fois des missions techniques et administratives.

Il faut toutefois rappeler que l’évaluation de la performance des sociétés électriques ne serait pas juste et équitable si on ne prend pas en considération les retombées de la révolution du 19 octobre, de la pandémie de Covid-19, ainsi que l’explosion du port de Beyrouth, la crise multidimensionnelle et les conflits successifs entre le Hezbollah et Israël.                                               

Renouvellement des prestataires de services électriques 

Les contrats liant le ministère de l’Énergie et de l’Eau aux fournisseurs de services électriques datent de 2012. Ils avaient été conclus dans le cadre du plan national de l’énergie, sur décision des gouvernements successifs. Aujourd’hui, le ministère a prorogé les missions de ces prestataires afin d’assurer la continuité du service public, le temps de finaliser un nouveau cahier des charges.

Parallèlement, la Banque mondiale étudie la mise en place d’un partenariat public-privé, selon le modèle de la concession ou de l’affermage, dans l’attente de la création de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie, appelée à définir les grandes orientations de son organisation.

Autofinancement du gasoil koweïtien

Électricité du Liban (EDL) a annoncé, dans un communiqué, qu’elle est en mesure d’autofinancer l’achat de 66.000 tonnes de gasoil, soit la moitié de la cargaison offerte par le Koweït pour alimenter les centrales électriques du pays. Le coût de cette part, estimé à près de 47 millions de dollars, sera couvert par les recettes en «dollars frais» collectées auprès des abonnés et déposées sur le compte d’EDL à la Banque du Liban.

De son côté, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Joe Saddi, a salué le soutien de l’émirat du Koweït, qui a gracieusement offert l’autre moitié de la cargaison. Il a précisé que le prix de la part financée par l’État libanais est «bien inférieur à toute autre offre possible», mais qu’il ne peut être fixé immédiatement: il sera calculé sur la base de la moyenne des cours internationaux relevés cinq jours avant et cinq jours après la date de déchargement.

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