Turquie: des milliers de manifestants pour dénoncer un nouveau coup porté à l'opposition
Des partisans écoutent le chef du principal parti d’opposition turc, le CHP, Ozgur Ozel (non visible), lors d’un rassemblement à la place Sarachane à Istanbul, le 1er juillet 2025, pour protester contre les 100 jours de détention du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. ©Yasin Akgul / AFP

Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi soir à Istanbul pour protester contre la révocation la veille par un tribunal de la direction dans cette mégapole du principal parti de l'opposition en Turquie, le CHP, sur des soupçons d'irrégularités au cours d'un congrès en 2023.

«Gouvernement, démission!», a crié la foule, agitant des drapeaux turcs, dans le quartier de Zeytinburnu, un bastion de l'AKP, le parti du président Recep Tayyip Erdogan, tandis qu'Ozgur Ozel promettait que le Parti républicain du peuple (CHP), qu'il dirige, ne se laisserait pas intimider.

«Ils pensent qu'ils vont faire taire le CHP et nommer une opposition qui leur convient (...) mais nous ne nous soumettrons pas. Ce n'est pas seulement l'opposition qui est menacée, mais le multipartisme: c'est un régime qui usurpe la démocratie», a-t-il lancé devant les protestataires.

Le CHP, qui a remporté une large victoire face à l'AKP aux élections locales de 2024 et qui progresse dans les sondages, a dénoncé la décision prise mardi par la justice, la qualifiant de «coup d'État judiciaire».

Ce parti a été frappé par une série d'arrestations et de poursuites judiciaires, avec en point d'orgue l'emprisonnement en mars du populaire et puissant maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, considéré comme le seul candidat ayant une réelle chance de battre M. Erdogan dans les urnes.

Le jugement de mardi a annulé les résultats du congrès provincial du CHP dans cette ville en octobre 2023, écartant son chef Ozgur Celik et 195 autres personnes et nommant une équipe de cinq personnes pour les remplacer.

Ce parti a fait appel mercredi de cette décision.

La direction nationale du CHP, contre laquelle des accusations similaires ont été portées, pourrait subir pareil sort prochainement, a fait savoir ce même jour le ministre turc de la Justice, Yilmaz Tunç. Une audience à ce sujet est programmée pour le 15 septembre à Ankara.

AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire