Chareh confirme des négociations de sécurité avec Israël
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh. ©Ludovic Marin / AFP

Le président syrien Ahmed al-Chareh a déclaré vendredi que son pays était en train de négocier avec Israël en vue d’un accord de sécurité qui entraînerait le retrait israélien des zones occupées depuis la chute, en décembre, de l’ex-président Bachar al-Assad.

Le 8 décembre, au moment où les forces à majorité islamiste renversaient le régime d’Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone tampon du Golan, surveillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes depuis l’armistice consécutif à la guerre israélo-arabe de 1973.

Depuis, Israël a multiplié les frappes aériennes contre des cibles militaires en Syrie et mené plusieurs incursions en profondeur dans le sud du pays. Les nouvelles autorités syriennes se sont, jusqu’à présent, abstenues de toute riposte.

«Nous sommes actuellement en phase de négociations et de dialogue sur un accord de sécurité», a indiqué le président Sharaa lors d’un entretien accordé à la chaîne publique Al-Ikhbariya.

«Israël a considéré qu’avec la chute du régime, la Syrie avait renié l’accord de désengagement de 1974, alors même que nous avons affirmé dès le premier jour notre attachement à ce texte», a-t-il ajouté.

«Les discussions en cours visent à parvenir à un accord de sécurité permettant à Israël de revenir à ses positions d’avant le 8 décembre», a précisé le chef de l’État.

Israël et la Syrie n’entretiennent pas de relations diplomatiques et sont officiellement en état de guerre depuis 1948.

Avec le chef du Centcom

Dans la journée, Ahmad el-Chareh, a rencontré à Damas le nouveau chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), l’amiral Brad Cooper, ont indiqué la présidence et le Centcom.

Les États-Unis maintiennent depuis plusieurs années des bases militaires en Syrie pour lutter contre le groupe jihadiste État islamique (EI), qui avait conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak voisin en 2014.

«La rencontre a porté sur les perspectives de coopération politique et militaire (…) et sur le renforcement de la sécurité et de la stabilité en Syrie et dans la région», a déclaré la présidence syrienne dans un communiqué.

La réunion, à laquelle participait l’envoyé spécial américain pour la Syrie, Tom Barrack, illustre «l’intérêt partagé pour consolider le partenariat stratégique et élargir les canaux de communication entre Damas et Washington», a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, le Centcom a précisé que ses responsables avaient remercié le dirigeant syrien pour «son soutien à la lutte contre l’EI en Syrie».

«Éliminer la menace de l’EI en Syrie réduira le risque d’une attaque contre le territoire américain, tout en œuvrant à concrétiser la vision du président (Donald) Trump d’un Moyen-Orient prospère et d’une Syrie stable, en paix avec elle-même et avec ses voisins», a ajouté le Centcom.

Les responsables américains ont également «salué la Syrie pour son soutien au rapatriement de citoyens américains».

Plusieurs Américains ont disparu ou ont été tués durant la guerre civile syrienne déclenchée en 2011.

En avril, le Pentagone avait annoncé son intention de réduire de moitié environ le nombre de soldats déployés en Syrie, à moins de 1 000, dans les mois à venir.

M. Barrack avait déclaré en juin que l’armée finirait par fermer toutes ses bases en Syrie, à l’exception d’une seule.

Les États-Unis mènent régulièrement des raids et des frappes contre les derniers bastions jihadistes afin d’empêcher toute résurgence de l’EI.

Brad Cooper s’est rendu début septembre en Israël, soit un mois après sa nomination, pour sa première visite à cet allié des États-Unis.

Israël a mené des centaines de frappes en Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, malgré l’ouverture d’un dialogue inédit avec les autorités islamistes de transition.

AFP

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