Paul Thomas Anderson signe un brûlot politique avec DiCaprio
L'acteur américain Leonardo DiCaprio assiste à la première mondiale du film «One Battle After Another» au TCL Chinese Theatre à Hollywood, en Californie, le 8 septembre 2025. © Patrick T. Fallon / AFP

Avec Une bataille après l’autre, Paul Thomas Anderson livre une fresque aussi politique qu’intime, portée par un Leonardo DiCaprio en ex-révolutionnaire rongé par ses démons. Entre satire, drame et humour noir, le film explore la montée du suprématisme blanc et les fractures générationnelles dans une Amérique au bord de l’implosion. En salles le 24 septembre, il s’annonce déjà comme un prétendant sérieux aux Oscars.

Violences des extrémistes, descentes brutales contre les immigrés, nouvelle montée du suprématisme blanc: Une bataille après l'autre, le nouveau film avec Leonardo DiCaprio, tend un miroir grossissant aux États-Unis et sonne comme un avertissement particulièrement d'actualité.

Entre film d'action et comédie dramatique, teinté d'humour et promis à une avalanche de nominations aux Oscars, le nouvel opus du réalisateur américain Paul Thomas Anderson met en scène un ex-révolutionnaire vieillissant et sa fille adolescente.

Une bataille après l'autre donne à voir «ce à quoi la prochaine génération va devoir faire face», a dit Leonardo DiCaprio lors d'une conférence de presse organisée jeudi à Los Angeles.

L'acteur y incarne Bob, ex-insurgé politique spécialisé dans les explosifs. Durant sa fringante jeunesse, il mène des opérations de résistance clandestines à la frontière entre les États-Unis et le Mexique au côté de sa petite amie Perfidia (Teyana Taylor).

Lorsque le Colonel Lockjaw (Sean Penn), infiltre le groupe, Bob est contraint de fuir avec leur bébé Willa.

Seize ans plus tard, ce passé de hors-la-loi le rattrape... ainsi que sa fille, devenue une adolescente pleine d'assurance (Chase Infiniti).

Car le colonel Lockjaw est à ses trousses, ne se privant d'aucune méthode, même les plus arbitraires, dans cette traque.

Mais de ses jeunes années de révolutionnaire, Bob ne se souvient plus de rien, ravagé qu'il est par la drogue, l'alcool et la paranoïa.

«Son passé revient le hanter. Et se transmet maintenant à la génération suivante, comme une sorte de traumatisme», a expliqué Leornardo DiCaprio.

«Tous devenus claniques»

Le réalisateur Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood, Boogie Nights, Licorice Pizza alterne entre traits d'humour et moments très sombres, notamment avec le personnage Lockjaw, impliqué dans un groupe de suprématistes blancs appelé les Christmas Adventurers.

Les premières réactions des critiques sur les réseaux sociaux sont prometteuses, certains y voyant déjà un favori pour l'Oscar du meilleur film.

Une bataille après l'autre est «très politique, mais je pense que c'est lié au fait que nous sommes tous devenus claniques», a confié Leonardo DiCaprio au New York Times, référence à un pays très polarisé entre les conservateurs au pouvoir avec Donald Trump et l'opposition démocrate.

Pour l'acteur, le film dissèque «la manière dont nous avons cessé de nous écouter les uns les autres, et comment ces personnages qui pensent ou agissent de manière extrême peuvent faire beaucoup de mal».

Cet entretien accordé au New York Times a été réalisé plusieurs semaines avant le meurtre par balle mercredi du militant de droite Charlie Kirk, porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump.

«J'espère que ce film suscitera vraiment des dialogues sains et des conversations importantes que l'on devrait avoir», a commenté la chanteuse et actrice Teyana Taylor lors de la conférence de presse organisée jeudi.

«Protagoniste tellement imparfait»

De son propre aveu, Paul Thomas Anderson a «volé» l'idée des «révolutionnaires qui s'éparpillent» au roman Vineland de Thomas Pynchon.

Le réalisateur avait déjà adapté sur grand écran Inherent Vice du même écrivain américain. Mais cette fois-ci, l'inspiration est beaucoup plus libre.

«Plutôt que de respecter le livre comme je l'ai fait avec Inherent Vice, j'ai simplement pris ce dont j'avais besoin», a expliqué le réalisateur lors d'une projection spéciale à Los Angeles.

L'antihéros qu'incarne Leornardo DiCaprio, avec son allure de vieil ours débraillé, a lui était inspiré de The Big Lebowski ainsi que du personnage d'Al Pacino dans Un après-midi de chien.

C'est «l'humanité» de ce «protagoniste tellement imparfait» qui a séduit Leonardo DiCaprio, a confié ce dernier.

Une bataille après l'autre sortira le 24 septembre en France.

Par Andrew MARSZAL / AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire