Le projet de projection de portraits de Nasrallah et Safieddine sur le rocher de Raouché vivement critiqué
©Al-Markazia

Le décision du Hezbollah de projeter sur le rocher de Raouché, lieu emblématique à Beyrouth, le portrait de ses anciens chefs tués par Israël, Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, suscite, depuis mardi, une série de réactions indignées.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi, le responsable des activités de la formation pro-iranienne, Ali Daher, avait annoncé que le monument serait illuminé avec les portraits des deux hommes, le 25 septembre, entre 17h et 19h.

L’annonce a rapidement suscité une vive opposition au sein de l’opinion publique et de plusieurs responsables politiques, qui dénoncent une tentative d’appropriation d’un symbole national à des fins partisanes et sectaires.

Le rocher de Raouché n’est illuminé que pour des causes nationales et jamais pour un parti ou un groupe. Encore moins, pour un groupe qui ne fait pas l’unanimité entre les Libanais, en raison de son alignement sur l’agenda iranien.

Le groupe n’a d’ailleurs pas obtenu l’autorisation de la municipalité de Beyrouth, a confirmé un des membres du conseil municipal, Mohammad Balouza, à notre confrère, Houna Lebanon. Et pour cause: il n’a présenté aucune demande officielle en ce sens.

«Nous avons appris la nouvelle via les réseaux sociaux. Aucune communication directe n’a été établie avec nous», a-t-il dit, rappelant que tout usage de l’espace public à des fins de projection nécessite une autorisation préalable de la municipalité.

En l’absence d’un permis, «il appartient au Mohafez de Beyrouth d’ordonner une interdiction de l’illumination du site, de lancer un avertissement, ou d’imposer des sanctions aux contrevenants, conformément à la loi», a-t-il expliqué.

Sur le plan politique, le député Nadim Gemayel a fait remarquer sur son compte X, que «le rocher de Raouché n’est pas un panneau publicitaire au service d’un parti, ni un espace de mise en scène symbolique visant à redéfinir l’identité de Beyrouth».

«Beyrouth appartient à tous ses habitants. Son patrimoine public n’est la propriété de personne. Imposer les symboles du Hezbollah sur le littoral revient à faire taire les voix libanaises, en particulier celles des habitants de Beyrouth, qui rejettent les armes et l’hégémonie politique» du Hezb, a-t-il ajouté.

Le député Achraf Rifi a abondé dans le même sens, soulignant que le rocher de Raouché constitue «un symbole national fédérateur, et non un lieu pour un sectarisme rejeté».

«Nous sommes opposés à toute tentative d’en faire un outil de promotion de slogans ou de positions qui ne reflètent ni la volonté des habitants de la capitale, ni son identité inclusive», a-t-il écrit sur son compte X.

«Le rocher de Raouché doit être paré des seules couleurs libanaises et rien d’autre», a commenté son collègue, Ghassan Hasbani, sur son compte X.

 

 

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